P031 - Prévalence des troubles nutritionnels dans une population consultant en médecine générale en Haute-Normandie : l’étude Normanut-2 (NN-2) - 07/12/10
C* Gouley-Toutain [1],
M Flamand [2],
G Cousin [2],
H Villet [2],
P Déchelotte [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’alimentation et l’état nutritionnel jouent un rôle déterminant sur l’état de santé. Les dernières décennies ont vu se développer des pathologies directement liées à la nutrition : maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète, cancers. En outre, différentes pathologies chroniques et le vieillissement exposent à la dénutrition. Le médecin généraliste (MG) peut jouer un rôle clé dans le dépistage des troubles nutritionnels. Afin d’évaluer la prévalence des troubles nutritionnels et son évolution chez des patients consultant en médecine générale en Haute-Normandie, l’enquête NN-2 a été mise en place, 7 ans après la 1re édition [1 ].
Matériel et Méthodes. – Un échantillon représentatif de 46 MG a été constitué. Chaque médecin a interrogé 20 patients de 12 ans et plus vus consécutivement en consultation au cours d’1 semaine d’octobre 2008. Le questionnaire portait sur des renseignements socio-démographiques, des données d’examen clinique, la recherche de troubles du comportement alimentaire (TCA) selon l’impression clinique du médecin et, en aveugle, à l’aide du questionnaire SCOFF-F [2 ], les habitudes alimentaires et les consommations alcoolo-tabagiques.
Résultats. – Huit cent quatre-vingt neuf patients ont été inclus dont 37 % d’hommes et 63 % de femmes. Les symboles (↓,–, =) signalent l’évolution par rapport à 2001 et *, la significativité selon le sexe.
34,2 % des hommes et 39,6 % des femmes avaient une obésité abdominale (NS). Selon le SCOFF, 14 % des patients souffraient de TCA ; dans la moitié des cas, ces TCA n’étaient pas détectés par les MG, surtout chez les hommes (p < 0,01). La dénutrition concernait 3 % des hommes et 8 % des femmes. La moitié des patients ne pratiquaient aucune activité physique. 17,2 % des patients ne prenaient pas de petit déjeuner et le grignotage était deux fois plus fréquent chez ces patients. Soixante-dix pour cent des patients mangeaient au moins 1 fruit par jour, 21 % moins d’un par jour et 8 % moins d’un par semaine. Les femmes mangeaient plus de fruits et légumes que les hommes (p < 0,05). L’excès de poids (surpoids + obésité) était plus fréquent (p < 0,05) chez les petits consommateurs de fruits (54 % vs 48 %) et de légumes (74 % vs 47 %). La consommation de fritures et charcuteries était 3 fois plus fréquente chez les hommes. Trente-trois pour cent des gros consommateurs de ces aliments étaient obèses contre 18 % des petits consommateurs. Soixane-treize pour cent des hommes et 43 % des femmes ont déclaré boire de l’alcool régulièrement et l’usage à risque concernait 14 % des hommes et 1,5 % des femmes. 22,5 % des hommes et 16 % des femmes ont déclaré fumer régulièrement.
Conclusion. – Dans cette région de haute prévalence de l’obésité et du cancer, l’épidémiologie des troubles nutritionnels est préoccupante. Les démarches éducatives et préventives concernant les comportements et les habitudes alimentaires doivent donc être renforcées.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 63-64 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?