P019 - Enquête nutritionnelle et variation des dépenses énergétiques sur un bâtiment de la marine nationale - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Dans le cadre de la lutte contre le surpoids et l’obésité, nous réalisons cette année une 3e enquête nutritionnelle en mer à bord d’une frégate renforcée d’une unité des forces spéciales [CO] de la Marine pour une mission opérationnelle.
Les besoins alimentaires de cette unité CO nettement supérieurs à ceux de l’équipage [EQ] régulièrement affecté, ont rapidement imposé au cuisinier du bord d’adapter ses repas.
Les objectifs de l’étude sont : – évaluer la différence d’apport calorique entre l’équipage et l’unité CO ; – rapporter celle-ci au métabolisme de base des deux populations étudiées, afin de comparer leur dépense énergétique.
Matériel et Méthodes. – Étude d’observation en épidémiologie descriptive de type enquête alimentaire pour les 139 personnels [EQ] d’âge moyen 30 ans de la frégate, et pour les 13 personnels de l’unité [CO] d’âge moyen 33 ans, avec limitation des biais habituels sur trois niveaux, selon les mêmes modalités que dans nos deux études en 2008 et 2009. – À partir d’un groupe constitué des 13 CO, et d’un autre constitué d’un échantillon de 33 personnes pour le personnel EQ, recueil des données anthropométriques (poids, taille, âge) et calcul du métabolisme de base pour chacun, à partir des équations de Harris et Benedict.
Résultats. – Les deux groupes, exclusivement masculins, sont en stabilité pondérale avec un IMC à 25. – Le Métabolisme de repos calculé est similaire : 7,56 MJ pour l’unité CO, et 7,50 MJ pour l’EQ. Il est de plus conforme aux données de la littérature. – La ration calorique moyenne quotidienne de l’équipage est de 2 546 Kcal (identique à celle calculée en 2009 sur une autre frégate pour une population similaire). – La ration calorique moyenne quotidienne des commandos est de 3 562 Kcal. – La répartition en macronutriments est de 31 % lipides, 19 % protéines et 50 % glucides pour les deux groupes, proche des ANC.
Conclusion. – Compte tenu du bilan énergétique équilibré pour les deux groupes, des données anthropométriques voisines, et de la concordance avec nos études précédentes, nous pouvons évaluer un NAP journalier moyen pour l’équipage à [1,42], et pour l’unité des forces spéciales à [1,97]. Ce NAP reste soumis à quelques fluctuations en cas d’activités nocturnes supplémentaires, et il sera intéressant d’affiner ces valeurs par une méthode à l’eau doublement marquée. – Le besoin calorique supplémentaire rapidement exprimé par l’unité des forces spéciales nous rappelle que les sportifs de haut niveau disposent, en cas de variation inadéquate d’apports ou de dépenses, de systèmes d’alerte interne performants, qui sont en défaut chez le sujet en surpoids ou obèse. – Le rôle du médecin de bord, en liaison avec le cuisinier et le commis aux vivres, est de corriger les erreurs nutritionnelles, quim en cas d’obésité avéréem peuvent conduire à une inaptitude à la mer.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 57-58 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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