O045 - Contribution des protéines alimentaires à la production endogène de glucose après ingestion d’un repas à base d’œufs chez l’homme - 07/12/10
C* Fromentin [1],
A Diouani [1],
C Luengo [1],
L Flet [2],
F Nau [3],
G Fromentin [1],
D Tomé [1],
C Gaudichon [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – De nombreux travaux ont montré qu’un apport élevé en protéines entraînait une activation postprandiale des voies de la néoglucogenèse. Alors que certains auteurs établissent un lien entre ces résultats et la satiété induite par les protéines, d’autres y voient un risque potentiel d’insulinorésistance. Dans ce contexte, ce travail s’intéresse à la participation des protéines alimentaires à la production postprandiale de glucose chez l’homme, après ingestion d’un repas à base d’œufs.
Matériel et Méthodes. – Huit jeunes adultes en bonne santé ont consommé un régime standardisé à 1,4 g de protéines/kg de poids corporel pendant 5 jours. Le 6e jour, après une nuit de jeûne, les sujets ont reçu une perfusion continue de [6,6-2H] – glucose. Deux heures après le début de la perfusion, les sujets ont ingéré 4 œufs sous forme d’omelette dont les protéines (23 g) étaient intrinsèquement et uniformément marquées au 15N et au 13C. Des recueils de sang, d’urine et des gaz expirés ont été effectués à intervalles réguliers au cours des 8 h suivant le repas. Le flux de production de glucose au niveau corps entier a été mesuré en cinétique jusque 8 h après le repas. Les cinétiques de désamination (15N dans l’urée urinaire et plasmatique), d’oxydation (13C dans le CO2 expiré) et de transfert des acides aminés alimentaires vers les pools azotés plasmatiques et vers le glucose ont été déterminées au cours des 8 h suivant le repas.
Résultats. – La désamination et l’oxydation postprandiales totales des acides aminés alimentaires sont similaires (respectivement 18,1 ± 3,5 % et 17,5 ± 2,3 % des acides aminés ingérés). La rétention postprandiale totale de l’azote alimentaire des protéines d’œuf s’élève donc à 76 % de l’azote ingéré, soit une valeur biologique des protéines d’œufs de 81 %. La production postprandiale de glucose n’augmente pas après l’ingestion du repas, diminue après 6 h, et s’élève au total à 53 ± 7 g sur 8 h. La contribution des acides aminés alimentaires à la production endogène de glucose est maximale entre 3 et 5 h, et représente 6 ± 1 % des acides aminés ingéres, soit une synthèse postprandiale de 1,8 g de glucose.
Conclusion. – La participation des acides aminés alimentaires à la production postprandiale de glucose est mineure chez l’homme, y compris en conditions optimales, c’est-à-dire après une nuit de jeûne et en l’absence de glucides dans le repas. Ce résultat contredit l’hypothèse que les apports élevés en protéines pourraient favoriser l’insulino-résistance via une augmentation de la néoglucogénèse, et contredit de même la théorie glucostatique de l’effet satiétogène des protéines.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 43-44 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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