O042 - Impact de la nutrition parentérale sur l’incidence des infections liées aux cathéters veineux centraux chez les patients traités pour cancer digestif - 07/12/10
A* Toure [1],
P Cassier [2],
D Péré-Vergé [3],
C Lombard-Bohas [2],
J-C Souquet [3],
P Vanhems [4],
C Chambrier [1 et 5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les patients ayant un cancer digestif ont souvent une voie veineuse centrale (VVC) pour la chimiothérapie ou d’autres traitements dont la nutrition parentérale (NP). Ces VVC peuvent être sources de complications dont les infections. L’objectif de cette étude est de déterminer le taux d’incidence et les facteurs de risque des infections liées aux cathéters veineux centraux (ILCVC) chez les patients atteints de cancer digestif.
Matériel et Méthodes. – Étude prospective observationnelle chez des patients adultes ayant un cancer digestif et traités par chimiothérapie intraveineuse. Inclusion des patients entre 2007 et 2008 à partir de la date de pose de la VVC pour une durée de suivi de 1 an. Critères de fin d’observation étaient : ILCVC (même germe sur la VVC et la voie périphérique avec un différentiel du temps de pousse > 120 mn), arrêt de la chimiothérapie ≥ 6 mois, ablation du cathéter, décès ou fin de la durée d’observation. Données recueillies tous les 3 mois : paramètres carcinologiques, nutritionnels, pathologies sous jacentes, traitements associés.
Résultats. – Médiane (min-max), comparaison des taux d’incidence par la régression de Poisson, analyses uni et multivariée par le modèle de Cox pour identifier les facteurs de risque d’ILCVC.
Résultats. – Deux cent cinquante patients (149 hommes et 101 femmes) inclus. À l’inclusion : âge = 63,5 ans (24,5-87,2), poids = 64,5 kg (34-104), IMC = 22,4 (14.5-40,2), perte de poids = 7,7 % (0,0-50,6) et 84,0 % avec une performance status à 0 ou 1 Origine des cancers primitifs : colorectal (87), pancréas (61), estomac (36), œsophage (21), voies biliaires (17), intestin grêle (11) et non connu (2). Durée de suivi : 169,5 jours-cathéter (1-365). Durée totale de suivi : 47 941 jours-cathéter. Taux global d’attaque d’ILCVC : 12,4 % (n = 31), taux d’incidence : 0,65 infections/1 000 jours-cathéter. Taux d’incidence selon le site du cancer digestif primitif variant de 0,40 à 1,05/1 000 jours-cathéter (ns). Les staphylocoques coagulase négatif (41,9 %) et les entérobactéries (29,0 %) étaient les principaux germes responsables. Une NP a été prescrite chez 55 patients (22,0 %). Taux d’incidence d’ILCVC plus élevée chez les patients ayant reçu une NP que chez les patients sans NP (1,96 vs 0,31/1 000 jours-cathéter ; p < 0,001). Durée entre le début de la NP et la survenue de l’infection : 38 jours (5-199). En analyse multivariée, l’âge > 55 ans (HR = 5,18 ; IC 95 % [1,24-21,73]) et la NP (HR = 6,14 ; IC 95 % [2,98-12,64]) étaient indépendamment associés à une ILCVC après ajustement sur la présence de stomie, performance status, antécédent de VVC et les infections non ILCVC.
Conclusion. – La NP augmente de manière très importante le risque d’ILCVC chez les malades ayant un cancer digestif sous chimiothérapie. Ces ILCVC sont probablement aussi favorisées par des ruptures de la chaîne d’asepsie comme le suggère la fréquence importante des ILCVC à staphylocoques non aureus.
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Vol 24 - N° S1
P. 41-42 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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