O041 - Influence de 3 mois de nutrition entérale à domicile (NEAD) sur la qualité de vie (QdV) des patients : une étude observationnelle prospective et multicentrique - 07/12/10
D* Séguy [1],
A Bouvet [2],
L Garin [3],
M Sarazin [4],
SM Schneider [5],
F Goldwasser [6],
X Hébuterne [5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Il existe peu de données concernant l’effet de la NEAD sur la QdV des patients. Le but de l’observatoire ESCAPAD était de décrire l’évolution de l’état nutritionnel, des capacités fonctionnelles et de la QdV des patients en NEAD.
Matériel et Méthodes. – Une étude observationnelle prospective multicentrique a été menée chez des patients atteints de cancer, d’affections digestive ou neurologique et justifiant d’une NEAD pour une durée d’au moins 3 mois. Les patients ont bénéficié d’un suivi à J0, J30, J60, J90, Le poids, l’IMC, la circonférence brachiale (CB), le performance status (PS) et la QdV étaient mesurés. L’échelle de QdV SF-12 permettait de calculer un score de santé physique (PCS) et un score de santé mentale (MCS) compris entre 0 et 100, où 0 indiquait la pire et 100 la meilleure des QdV imaginable. Les résultats sont présentés en analyse per-protocole et ils sont exprimés en moy ± DS. L’analyse statistique utilisait un test de Student pour valeurs appariés. Une valeur de p < 0,05 était considérée comme significative
Résultats. – Cent vingt-sept investigateurs ont inclus 550 patients (437 hommes, 113 femmes ; 59 ± 12 ans). 85 % des patients étaient atteints d’un cancer : digestif (29 %), de la tête et du cou (48 %). Les indications de la NEAD étaient une dénutrition (45,8 %), un trouble de la déglutition (32,9 %) ou l’association des deux (21,3 %). L’objectif pondéral à atteindre après 3 mois était défini à JO : soit augmenter dans 56 % des cas, soit stabiliser dans 44 % des cas, le poids des patients. La NEAD n’étaient exclusive que chez 27 % des patients. À J0, 9 patients sur 10 avaient un poids inférieur à leur poids de forme, avec en moyenne une perte de poids de 9,1 ± 7,0 kg. Un patient sur 3 avait un IMC < 18,5 (IMC = 20,9 ± 4,5). À 3 mois, 290 patients étaient toujours sous NEAD et 224 avaient une évaluation complète. Les apports énergétiques totaux étaient comparables à J0 (1 669 ± 522 kcal/j) et à J90 (1 760 ± 821 kcal), NS. Le poids (60,1 ± 13,3 kg à 61,6 ± 13,3 kg ; p < 0,001) et l’IMC (20,9 ± 4,5 à 21,5 ± 4,5 ; p < 0,001) augmentaient significativement entre J0 et J90 tandis que la CB restait stable (25,6 ± 3,7 cm à 25,8 ± 3,5 cm ; NS). À J90, 75 % des patients étaient parvenus à stabiliser ou à augmenter leur poids. À J0, le PS était de 0 (sujet pleinement actif), 1, 2, 3 et 4 (sujet complètement dépendant) chez respectivement 6,9 %, 51,5 %, 39,2 %, 1,2 % et 1,2 % des patients. Entre J0 et J90, le PS s’améliorait chez 27,3 % et se stabilisait chez 50,8 % des patients tandis qu’il s’aggravait chez 21,9 % d’entre eux. Le PCS (34,7 ± 8,4 à J0, 35,9 ± 8,5 à J30, 36,3 ± 8,6 à J60, 36,5 ± 8,8 à J90 ; p < 0,05) et le MCS (39,1 ± 10,4 à J0, 41 ± 11 à J30, 42,3 ± 10,5 à J60, 42,6 ± 10,6 à J90 ; p < 0,001) s’amélioraient au cours des 3 mois de NEAD.
Conclusion. – La réalisation d’une NEAD de 3 mois, chez des patients majoritairement atteints de cancer, était associée à une amélioration de leur statut nutritionnel et de leur QdV sans amélioration de leurs capacités fonctionnelles. Cependant, celles-ci restaient stables chez plus de 75 % des malades.
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Vol 24 - N° S1
P. 41-42 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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