O035 - Tolérance et efficacité d’une boisson glucidique ingérée deux heures avant une endoscopie haute sous anesthésie générale - 07/12/10
A Parzy [1],
C Poignavant [1],
R Masson [1],
M Musikas [1],
A-L Bignon [1],
E Vastel [1],
C Joubert [1],
M-A* Piquet [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Bien qu’il y ait des recommandations autorisant les liquides clairs jusqu’à 2 h avant une anesthésie générale (AG), le jeûne strict reste l’attitude de routine en raison de la crainte d’une inhalation. Pourtant, des études en chirurgie ont montré l’intérêt d’une boisson glucidique préopératoire sur le confort des patients. Le but de l’étude était d’évaluer chez des patients adressés pour une endoscopie haute, l’effet d’une boisson glucidique préanesthésique sur le confort pré et postopératoire et le volume résiduel gastrique.
Matériel et Méthodes. – Étude prospective, randomisée comparant, chez des patients programmés pour une endoscopie sous AG, un groupe boisson (200 ml de jus de fruit sans pulpe ± 200 ml de café ou thé, 2 à 4 h avant l’induction) et groupe à jeun (depuis minuit). La randomisation était stratifiée sur le type d’endoscopie. Les patients ayant des troubles ioniques, hémodynamiques ou diabétiques étaient exclus. Deux heures avant l’AG (H-2), juste avant (H0) et 4 h après (H+4), l’anxiété, la soif, la faim, la nervosité, la fatigue, les nausées étaient évaluées par échelle visuelle analogique (EVA cotée de 0 à 10) et la force musculaire par dynamométrie. L’endoscopiste, ignorant le groupe de randomisation, évaluait la qualité de l’examen (par EVA) et aspirait le résidu gastrique. Les variables quantitatives, exprimées en moyenne ± écart-type, ont été comparées par un test t de Student et les variables qualitatives par un test du Chi2
Résultats. – Sur 154 patients éligibles, 39 ont refusé de participer, 6 ont été exclus. Donc 109 patients ont été randomisés, 52 dans le groupe boisson et 57 dans le groupe à jeun. L’examen était une gastroscopie avec ligatures de varices dans 34 % des cas, gastroscopie avec coloscopie 47 %, et cholangiographie rétrograde 19 %. Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes concernant l’âge, le sexe, la présence d’une cirrhose, ni l’indication de l’endoscopie (NS). La durée médiane du jeûne était de 16 h 34 dans le groupe à jeun versus 3 h 30 dans le groupe boisson. Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant les échelles d’anxiété, faim, nervosité, fatigue ou nausées à aucun des temps (p = NS). Une tendance à la réduction de la soif pendant l’attente pré anesthésique était observée dans le groupe boisson versus à jeun (deltaEVA entre H0 et H-2 : – 12 vs – 3 ; p = 0,056). Il n’existait pas de différence de la force musculaire mesurée par dynamométrie entre les 2 groupes avant ni après l’AG (p = 0,87), et aucune différence pour les EVA qualité de l’examen endoscopique, stase gastrique et visibilité de la muqueuse. Le volume gastrique résiduel était identique (5 ± 4 ml dans le groupe boisson vs 6 ± 4 ml à jeun ; NS). Le pH était de 2,5 ± 2 dans le groupe boisson vs 3,4 ± 2,7 dans le groupe à jeun (p = 0,07). Aucune inhalation n’a été observée et 1 patient de chaque groupe a vomis.
Conclusion. – L’ingestion d’une boisson glucidique 2 à 4 h avant l’AG ne modifie pas le résidu gastrique ni la qualité de l’endoscopie. Le faible volume résiduel gastrique montre que la crainte de l’inhalation n’est pas justifiée.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 38-39 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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