O033 - Les acides gras n-3 du régime modulent la prise alimentaire mais aussi la neurotrophine Brain-derived neurotrophic factor plasmatique chez le porc en croissance - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Le Brain-derived neurotrophic factor (BDNF) joue un rôle majeur dans la plasticité du système nerveux et diverses maladies psychiatriques. Il est connu comme substance anorexigène dont le niveau d’expression est modulé par l’alimentation. Les acides gras n-3 apportés par l’alimentation, jouent aussi un rôle important dans le fonctionnement cérébral et leur déficit a été associé à plusieurs maladies mentales chez l’homme. Dans ce cadre, nous avons recherché si le BDNF circulant était aussi sensible aux acides gras alimentaires n-3 chez le porc en croissance.
Matériel et Méthodes. – Les porcs de race (Large White – Landrace) X Pietrain élevés en loges individuelles ont été répartis en trois lots et soumis, entre 50 et 110 kg, à des régimes différents. Ces régimes étaient isoénergétiques, isoprotéiques et isolipidiques (4 %). Dans les deux premiers essais, seule la nature des matières grasses étaient différentes : graines de lin extrudées (Tradi-Lin®, Valorex), huile de tournesol ou huile de palme. La teneur en C18 : 3 n-3 était respectivement de 8,5 g/kg de régime, 0,67 g et 0,61 g. Les porcs ont été alimentés ad libitum, la consommation journalière de nourriture enregistrée et le poids corporel mesuré une fois par semaine. La veille de l’abattage, les animaux ont été mis à jeun. Les porcs ont été sacrifiés, le sang récupéré, les cerveaux prélevés et microdisséqués afin de pouvoir doser par enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA) les taux de protéine BDNF dans le CVD, l’hypothalamus, ainsi que dans le plasma.
Résultats. – Au cours des huit semaines d’enregistrement, les mâles castrés ont consommé significativement plus que les femelles (P < 0,02). Un effet régime a été observé entre les deux sexes. Les ingestions quotidiennes d’aliments ont mis en évidence un effet régime. Concernant les gains de poids, ce n’est qu’après ingestion de lin qu’une différence a été observable. Les femelles mangeaient moins, elles présentaient le gain de poids le plus réduit mais plus de viande maigre. Les niveaux de BDNF plasmatique mesurés au cours de la croissance à 50, 80 et 105 kg présentaient des variations dépendantes du sexe (P < 0,001). Alors que les taux étaient relativement stables chez les mâles castrés, une augmentation significative a été enregistrée chez toutes les femelles. De plus, ces taux variaient en fonction du régime, le niveau de BDNF plasmatique étant plus élevé après ingestion de lin.
Conclusion. – Cette étude montre que les acides gras n-3 de l’alimentation modulent de façon sexe dépendante la prise alimentaire chez le porc en croissance. Avec un régime supplémenté en lin, les femelles consommaient quantitativement moins et ont présenté une quantité de masse maigre plus importante. Cet effet s’est accompagné d’un taux de BDNF circulant plus élevé que dans les autres régimes. Le BDNF étant considéré comme un facteur neuroprotecteur dans de multiples maladies neurodégénératives liées à l’âge, ces résultats suggèrent que la supplémentation en n-3 pourrait représenter une façon intéressante de stimuler les niveaux de BDNF plasmatique chez l’adulte alors qu’il diminue avec l’âge chez l’homme.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 37-38 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?