O031 - Les adultes français de 20 à 39 ans ont des faibles niveaux de restriction alimentaire, de désinhibition et de faim d’après le Three-Factor Eating Questionnaire - 07/12/10
A* Lesdéma [1],
G Fromentin [1],
A Arlotti [2],
S Vinoy [2],
J Delarue [3],
D Tomé [1],
A Marsset-Baglieri [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le Three-Factor Eating questionnaire (TFEQ) de Stunkard et Messick (1985) [1 ] est couramment utilisé pour évaluer le comportement alimentaire dans les études cliniques de nutrition humaine. Il mesure 3 paramètres principaux du comportement alimentaire eux-mêmes divisés en sous-échelles : la restriction cognitive (sous divisée en restrictions rigide et flexible), la désinhibition (séparée en dimensions émotionnelle, habituelle et situationnelle) et la faim (séparée en facteurs externe et interne) [2 ], [3 ]. L’objectif de notre étude était d’analyser la répartition des scores obtenus au TFEQ et leur lien avec l’indice de masse corporel (IMC), le genre, et des variables socio-démographiques afin de caractériser le comportement alimentaire des adultes français âgés de 20 à 39 ans.
Matériel et Méthodes. – Mille personnes, de nationalité française, âgées de 20 à 39 ans, ont complété le TFEQ en ligne. L’échantillon a été conçu à partir des références de l’Insee, afin d’obtenir la répartition la plus représentative de la population française pour les quotas croisés : genre, âge et région. Les volontaires ont aussi renseigné leur âge, poids, taille, niveau d’études, revenu, métier et situation matrimoniale.
Résultats. – Les scores moyens sont de 6,30 ± 0,13 (sem) pour la restriction cognitive, 6,03 ± 0,10 pour la désinhibition et 4,98 ± 0,13 pour la faim. Les femmes ont des scores de restriction cognitive (flexible et rigide) et de désinhibition (émotionnelle et habituelle) significativement plus élevés que les hommes (P < 0,0001) mais il n’y a pas d’effet du genre sur la faim ni sur la désinhibition situationnelle. Concernant le lien avec l’IMC, un effet significatif de la classe d’IMC a été observé sur la restriction cognitive (rigide uniquement), la désinhibition (pour les 3 sous échelles) et la faim (externe et interne). D’après l’analyse en régression logistique, la désinhibition est la seule variable permettant de prédire significativement l’IMC (P < 0,0001) quel que soit le genre. Chez les sujets de poids normal, elle est significativement corrélée à la faim et à la restriction (P < 0,0001) alors que chez les sujets obèses, elle n’est corrélée qu’à la faim (P < 0,0001).
Conclusion. – Nos données confirment que la désinhibition est un facteur déterminant dans l’augmentation de l’IMC. De plus, elles indiquent que la population française âgée de 20 à 39 ans a des niveaux de restriction, de désinhibition et de faim relativement faibles, comparativement aux limites suggérées par Stunkard et Messick (1988) [4 ]. Ces derniers ont en effet recommandé de considérer les niveaux des scores de TFEQ comme moyens ou faibles pour des scores de 0 à 10 pour la restriction, de 0 à 8 pour la désinhibition et de 0 à 7 pour la faim. Nos résultats soulignent aussi l’importance de l’analyse des sous-échelles dans les études de comportement alimentaire.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 36-37 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?