O013 - Analyse du signal intracellulaire leptinergique de l’hypothalamus de rat soumis à un retard de croissance intra-utérin - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Sur un modèle de rat présentant un retard de croissance intra-utérin (RCIU), nous avons précédemment montré que la restriction protéique pendant le développement périnatal réduit le poids corporel à la naissance mais entraîne une hyperphagie quantifiable dés la fin du sevrage, caractérisée par une augmentation des quantités d’aliment ingéré pendant la nuit, et corrélée à une augmentation très significative de la synthèse des peptides hypothalamiques orexigènes, au détriment des peptides anorexigènes (Coupé, 2009). Ces anomalies de la prise alimentaire sont accompagnées d’un retard de développement des réseaux neuronaux hypothalamiques impliqués dans la régulation de la prise alimentaire et d’un retard de développement de ces structures mises en évidence par des variations des facteurs clés de la plasticité cérébrale (Coupé 2010).
Nous avons cherché à caractériser les anomalies métaboliques de rats nés avec un RCIU en particulier en étudiant la sensibilité à la leptine de ces animaux et leur comportement alimentaire à l’âge adulte.
Matériel et Méthodes. – Trois groupes d’animaux ont été constitués. Après accouplement des rates gestantes sont nourries avec un aliment synthétique contenant, pour les rates contrôles, 20 % de protéines et pour les rates en restriction protéique seulement 8 % de protéines. À la naissance les ratons mâles sont adoptés de façon randomisée à 8 par portée. Les ratons issus de rates contrôles sont adoptés à la naissance par des rates contrôles et constituent le groupe contrôle (C). Les ratons nés avec un RCIU adoptés par des mères contrôles représentent le groupe RCIU avec rattrapage précoce de croissance (R+) et les ratons RCIU adoptés par des mères en restriction protéique forment le groupe restreint (R).
Résultats. – À l’âge de 5 mois, avant de montrer des signes d’obésité marquée, les animaux des groupes R et R+ montrent une réduction de la sensibilité à la leptine caractérisée par l’absence de diminution de la prise alimentaire mesurée sur 24 heures, à la suite d’une injection intrapéritonéale de leptine et une absence de perte de poids. L’étude de l’activation des voies intracellulaires en réponse à l’injection de leptine montre, dans l’hypothalamus, une réduction de P-STAT-3 et de P-AKT dans le groupe R+ ainsi qu’une forte stimulation des niveaux de base et activés de P-mTOR. Le groupe R présente également des altérations des niveaux d’activité de ces voies. La quantification, dans l’hypothalamus, des ARNm des différentes formes de récepteurs à la leptine ne permet pas d’expliquer ces modifications.
Enfin, sous un régime standard les animaux R+ accumulent plus de graisse viscérale et retropéritonéale qui contient plus d’adipocytes de grande taille. Le tissu adipeux expriment plus d’ARNm pour la leptine et une réduction des ARNm codant pour PPARg. Le niveau plasmatique de leptine après un repas est plus élevé. Lors d’expérience de choix alimentaires les animaux du groupe R+ ingèrent plus d’aliments riches en graisse sans modifier leur apport énergétique global.
Conclusion. – Ces différentes observations confirment l’hypothèse que la « programmation nutritionnelle » pendant la vie fœtale et les premières semaines de développement postnatal est à l’origine de l’apparition rapide de désordres métaboliques.
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Vol 24 - N° S1
P. 27-28 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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