O011 - Étude des taux plasmatique de phtalates chez les enfants en nutrition parentérale cyclique - 07/12/10
N* Kambia [1],
T Dine [1],
B Gressier [1],
M Luyckx [1],
C Brunet [1],
D Guimber [2],
D Turck [2],
F Gottrand [2],
L Michaud [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le matériel de perfusion utilisé pour la nutrition parentérale (NP) (poches, tubulures…) peut contenir du polychlorure de vinyle (PVC) plastifié par des phtalates dont le di (2-éthylhexyl) phtalate (DEHP). Le DEHP, dispersé dans la matrice du PVC, lui confère sa flexibilité mais peut subir un relargage marqué au contact des préparations lipophiles telles que les solutions ternaires utilisées pour la NP. Plusieurs études ont remis en cause l’innocuité du DEHP. Les patients sous NP cyclique prolongée constituent donc un groupe à risque d’exposition chronique aux phtalates.
Le but de notre étude est d’évaluer l’exposition au DEHP dans une population d’enfants bénéficiant d’une NP ternaire cyclique réalisée pendant 12 heures/24.
Matériel et Méthodes. – Le dosage plasmatique du DEHP était réalisé par chromatographie liquide haute performance (HPLC) sur des prélèvements sanguins effectués au moment de l’initiation (branchement) et à la fin (débranchement) de la NP cyclique ternaire réalisée sur 12 heures chez 22 enfants, âgés de 6 mois à 16 ans. Les taux plasmatiques « résiduels » mesurés au branchement, l’évolution des taux du DEHP entre le branchement et le débranchement ont été étudiés pour chaque enfant. Ces taux plasmatiques ont été comparés à ceux mesurés chez 24 enfants témoins appareillés pour l’âge et le sexe, ne recevant pas de NP.
Résultats. – Lors du branchement de la NP, des concentrations de DEHP (taux « résiduels ») étaient détectables chez 18 patients (82 %), et variaient de 20 à 449 ng/mL avec un taux moyen de 104,5 ± 114,00 ng/mL. Les concentrations plasmatiques de DEHP augmentaient entre le branchement et le débranchement de la NP chez tous les patients allant de 22 à 1 420 ng/mL soit un taux moyen au débranchement de 259,70 ± 319,90 ng/mL. Le DEHP n’était détecté chez aucun des enfants témoins ne recevant pas de NP.
Conclusion. – Les résultats de cette étude montrent que les enfants sous NP cyclique sont exposés de façon chronique à des quantités non négligeables de DEHP. Les taux résiduels de DEHP mesurés avant le début de la NP confirment que celui-ci ne s’élimine pas totalement de l’organisme entre deux séances de nutrition. Cette exposition non seulement précoce dans la vie mais chronique suscite des interrogations en terme de risque au regard des résultats disponibles dans la littérature sur les effets des phtalates.
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Vol 24 - N° S1
P. 26-27 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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