O010 - Évaluation d’un traitement par hormone de croissance sur le sevrage de l’alimentation parentérale au long cours chez l’enfant en insuffisance intestinale sévère : essai prospectif randomisé ouvert multicentrique - 07/12/10
N* Peretti [1],
I Loras Duclaux [1],
B Kassai [2],
L Restier [1],
D Guimber [3],
F Gottrand [3],
S Coopman [3],
E Marinier [4],
M-C Michalski [1],
C Mercier [5],
F Aubert [1],
M Pelosse [1],
M Lopez [1],
H Yantren [1],
G Chenal [1],
P Chatelain [1],
A. Lachaux [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’insuffisance intestinale chronique sévère peut imposer un support nutritionnel par alimentation parentérale (AP). L’adaptation intestinale morphologique et fonctionnelle permet le sevrage de l’AP chez certains patients. L’hormone de croissance (GH) pourrait améliorer cette adaptation.
Évaluer si la GH facilite le sevrage chez des enfants présentant une insuffisance intestinale chronique sévère par grêle court et dépendants d’une AP au long cours.
Matériel et Méthodes. – Essai prospectif, randomisé, ouvert, multicentrique (Lille, Lyon, Paris-Debré). Un sevrage progressif standardisé d’AP a été réalisé avec ou sans GH (0,14 mg kg–1 day–1 Genotonorm®Pfizer, USA). Les patients étaient randomisés soit dans le groupe GH (4 mois de sevrage avec GH), soit dans le groupe contrôle (CTR, 4 mois de sevrage sans GH suivis de 4 mois de sevrage avec GH). Les paramètres analysés comprennaient l’auxo-logie, les apports oraux, entéraux et parentéraux, les paramètres bio-logiques de tolérance. Les résultats sont exprimés en moyenne ± SEM et les groupes comparés par un test de Wilcoxon.
Résultats. – Inclusion de 14 patients (9 ± 1,4 ans) avec syndrome de grêle court (33 ± 5,8 cm) dépendants de leur AP (44,8 ± 5 kCal/kg/j) depuis 8,0 ± 1,3 an. Après randomisation, il n’existait aucune différence significative entre les 2 groupes.
Aucun patient n’a pu être totalement sevré de son AP. Le sevrage partiel est identique dans les 2 groupes avec une réduction des apports caloriques après 4 mois de GH – 32,5 ± 9,6 % vs CTR – 35,2 ± 8,7 %. L’ajout de GH après 4 mois de sevrage simple pour le groupe CTR permet une réduction supplémentaire non significative des apports caloriques de l’AP de – 8,8 ± 12,4 %. Enfin, 6 mois après arrêt de la GH, les apports parentéraux reviennent quasiment aux valeurs initiales (GH 77,6 ± 10,6 % vs CTR 73,2 ± 7,4 %).
Au cours de la tentative de sevrage, un amaigrissement est noté mais non significatif (poids/taille : GH 93,3 ± 4,6 % à 87,7 ± 3,9 % vs CTR 100,5 ± 3 % à 94,7 ± 2 %. Il existe une augmentation non significative des ingestats alimentaires surtout pour le groupe sous GH (GH 20,9 à 35,1 kCal/kg/j vs CTR 22,8 à 28 kCal/kg/j p = NS).
Biologiquement, aucune modification n’apparaît significative au cours de l’étude (albumine, transthyrétine, RBP, urée, créatininémie, vitamines A, D et E). Pour le groupe GH, l’évaluation de l’absorption des graisses montre une augmentation de la stéatorrhée non significative (35,6 ± 10 à 56,8 ± 14,g/j). Enfin, Le traitement n’influence pas l’homéostasie glucidique (glycémie à jeun, HbA1C, HOMA).
Conclusion. – Le traitement par GH durant 4 mois est bien toléré, sans altération de l’homéostasie glucidique mais il ne permet pas le sevrage de l’alimentation parentérale malgré l’augmentation des ingestats chez les enfants souffrants de grêle court.
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Vol 24 - N° S1
P. 26 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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