Évaluer comment les médecins (internes et seniors) perçoivent la résistance bactérienne et les prescriptions antibiotiques.

Questionnaire envoyé aux 503 médecins exerçant au CHU de Nice.

Le taux de réponse a été de 64 % (322/503 médecins). La résistance bactérienne était perçue comme un problème national par 98 % des médecins, mais seulement 74 % d’entre eux estimaient qu’elle représentait un problème dans leur pratique quotidienne. Cinquante -neuf pour cent des internes et 34 % des seniors avaient reçu une formation sur la prescription des antibiotiques dans les 12 derniers mois. Seulement 33 % des médecins avaient une idée correcte de la prévalence de la résistance à l’oxacilline chez Staphylococcus aureus (S. aureus) au CHU. Les seniors étaient plus confiants que les internes lors de la démarche de prescription d’un antibiotique. Les trois scénarios pour lesquels les médecins étaient les moins confiants étaient : les indications d’associations d’antibiotiques, la réévaluation et la durée de l’antibiothérapie. L’utilisation large des antibiotiques, la prescription de molécules à large spectre ou de doses suboptimales d’antibiotiques étaient les trois causes de la résistance le plus souvent identifiées. Les quatre mesures identifiées comme les plus utiles pour améliorer la prescription antibiotique étaient : la mise à disposition de recommandations thérapeutiques, les sessions de formation, la disponibilité de l’avis d’un infectiologue et les audits avec retour d’information des prescriptions antibiotiques dans un service.

Les politiques du bon usage des antibiotiques seront d’autant mieux acceptées par les cliniciens qu’elles s’appuieront sur leurs perceptions. Des enquêtes telles que la nôtre peuvent apporter des pistes de réflexion.

The authors’ goal was to assess physicians’ perception of antibiotic prescribing practice and of bacterial resistance.

We questioned 503 interns and senior physicians in the Nice University Hospital.

Three hundred and twenty-two out of five hundred and three (64 %) physicians answered the questionnaire. Antibiotic resistance was perceived as a national problem by 98 % of physicians, but only 74 % rated the problem as important in their own daily practice. Fifty-nine percent of interns and 34 % of senior physicians respectively had received some training on antibiotic prescribing in the past 12 months. Only 33 % of physicians knew the exact prevalence of MRSA in their hospital. Senior physicians were more confident than interns when prescribing an antibiotic. The three issues they were the less confident with were: indications of antibiotic combinations, reassessment, and duration of antibiotic treatment. They were aware that antibiotic overuse, prescription of broad-spectrum molecules, or subtherapeutic doses of antibiotics were the three major causes of antibiotic resistance. They believed that the most useful measures to improve antibiotic prescription were: availability of guidelines, specific courses, readily accessible advice from an infectious diseases specialist, and audit plus feedback.

The collected data provides useful information for the implementation of strategies to optimize adherence to good antimicrobial stewardship.