L’absence d’institutionnalisation de l’adolescence fragilise les parents qui sont souvent démunis pour encadrer ce processus. Le thérapeute d’adolescents est alors sollicité pour médiatiser le passage de l’enfance à l’âge adulte. Le thérapeute devient un maître de cérémonie, un « passeur de temps » : il offre au jeune et à ses parents un espace/temps ritualisé. Dans cette optique, une conception renouvelée du rite de passage offre de nouvelles perspectives pour organiser la prise en charge thérapeutique et envisager son évolution dans le temps. Les mécanismes de conflictualisation et de ritualisation des antagonismes entre le jeune et chacun de ses parents constituent un élément clé de changement. Ce processus demande du temps, le temps des transformations relationnelles et des représentations de chacun. Nous illustrerons cette idée par une vignette clinique.

The absence of institutionalisation of the adolescence weakens the parents, who are often unprovided to frame this process. The adolescents’ therapist is then solicited to mediatise the passage from childhood to adult age. The therapist becomes a ceremony master, a “time passer” who offers the young person and his/her parents a ritualised time/space. With this in mind, a renewed conception of the “passage rite” offers new perspectives to organize the therapeutic setting and consider its evolution in time. The conflictualisation and ritualisation mechanisms of the antagonisms between the young person and each of his/her parents constitute a key element of change. This process requires time, time for transformations of the relations and of the representations of every one. This idea will be illustrated by a clinical case.