Épidémiologie des cancers broncho-pulmonaires en France. Facteurs sociologiques et professionnels - 02/11/10
Résumé |
Le cancer du poumon reste le plus meurtrier avec 28 900 décès estimés en 2010 en France. Son incidence semble se stabiliser avec 36 879 nouveaux cas estimés en 2010, dont les trois quarts chez l’homme. Ces chiffres globaux masquent une augmentation du taux d’incidence standardisé du cancer broncho-pulmonaire chez la femme de 9,5 à 17,8% au cours de la décennie écoulée. Les études scandinaves montrent une augmentation plus importante de l’incidence chez les cols bleus, et ce, dans les deux sexes. L’étude française AGRICAN confirme une incidence basse chez les agriculteurs. Les étiologies professionnelles représentent en France 12% des CBP chez l’homme et 6% chez la femme. Le principal de ces facteurs de risque professionnel reste l’exposition à l’amiante, devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les métaux lourds (chrome, nickel, cadmium et arsenic).
Les survies à 1 an et 5 ans sont respectivement de 46% et 18% chez les femmes, 42% et 13% chez les hommes. À 5 ans, la survie diminue en fonction de l’âge : de 20% chez les 15-45 ans, elles tombent à 8% chez les 75 ans et plus. Mais quelle que soit la tranche d’âge, le pronostic est toujours plus favorable chez la femme que chez l’homme. Les conditions socio-économiques pèsent aussi sur la survie puisque une étude européenne montre des différences de survie entre les quantiles extrêmes du statut socio-économique de l’ordre de 10% à 1 an et 7% à 3 ans. Dans les études françaises, le rôle des inégalités territoriales est aussi souligné (entre territoires urbanisés et zones rurales).
Ainsi, le Plan Cancer II a identifié la réduction des inégalités sociales dans le cancer comme une priorité nationale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Lung cancer remains the most deadly cancer with 28,900 deaths estimated for 2010 in France. Its incidence seems to be stabilizing with 36,879 new cases estimated in 2010, three-quarters in males. These overall statistics mask an increase in the standardized incidence rate of lung cancer in females, rising from 9.5 to 17.8% over the last decade. Scandinavian studies have shown a greater increase of the incidence in blue-collar workers in both sexes. The French AGRICAN study confirms a low incidence in farmers. In France, occupational etiologies account for 12% of lung cancer cancers in males and 6% in females. The main occupational risk factor remains exposure to asbestos, ahead of exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons (PAHs) and heavy metals (chromium, nickel, cadmium, and arsenic).
Survival at 1 year and 5 years is, respectively, 46% and 18% in women and 42% and 13% in men. At 5 years, survival decreases in relation to age: 20% in 15 to 45-year-olds, dropping to 8% in patients 75 years of age and older. Whatever age group is considered, however, the prognosis is always better for women than for men. Socioeconomic conditions also influence survival, with a European study showing differences in survival between the extreme quantiles of socioeconomic status on the order of 10% at 1 year and 7% at 3 years. In the studies conducted in France, the role played by geographical inequalities is also highlighted (between urban and rural zones).
The Cancer Plan II has identified the reduction of social inequalities in cancer as a national priority.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Cancer du poumon, Cancer du poumon de la femme, Tabagisme, Amiante, Cancers professionnels, Inégalités sociales, Inégalités territoriales
Key-words : Lung cancer, Lung cancer in women, Tobacco smoking, Asbestosis, Occupational exposure, Social inequalities, Territorial inequalities
Plan
Vol 2 - N° 3
P. 145-149 - septembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.