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Profil d’effets indésirables des insaponifiables d’avocat et de soja - 05/10/10

Post-marketing safety profile of avocado-soybean unsaponifiables

Doi : 10.1016/j.lpm.2010.01.013 
Pascale Olivier 1, 2, , Jean-Louis Montastruc 1, 2

et le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance

1 Centre hospitalier universitaire de Toulouse, centre Midi-Pyrénées de pharmacovigilance, de pharmacoépidémiologie et d’informations sur le médicament, service de pharmacologie clinique, 31000 Toulouse, France 
2 Université Paul-Sabatier Toulouse III, faculté de médecine, laboratoire de pharmacologie médicale et clinique, unité de pharmacoépidémiologie, EA3696, 31062 Toulouse cedex 9, France 

Pascale Olivier, Université Paul-Sabatier Toulouse III, faculté de médecine, service de pharmacologie clinique, 37, allées Jules-Guesde, 31000 Toulouse, France.

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Résumé

Objectif

Déterminer le profil d’effets indésirables des insaponifiables d’avocat/soja (IAS) en France.

Méthodes

Nous avons analysé les données de la Banque nationale de pharmacovigilance qui regroupe tous les cas d’effets indésirables médicamenteux survenus sur le territoire français et notifiés aux centre régionaux de pharmacovigilance par les professionnels de santé. Nous avons cherché tous les cas d’effet indésirable dans lesquelles les IAS étaient considérés comme « suspects » depuis leur commercialisation jusqu’au 14 mai 2008.

Résultats

Sur une période de 30 ans (1978–2008), nous avons analysé 117 effets indésirables liés aux IAS et notifiés par les professionnels de santé français. Les patients étaient majoritairement des femmes (n=84 ; 72 %) et d’âge moyen 65,5 ans (DS 14,4 ; [min-max]=[21–103 ans]). La plupart (74,4 %) des patients ont guéri sans séquelles. Les effets indésirables n’avaient pas de caractère de gravité dans 53 % des cas. Ils étaient considérés comme « graves » (hospitalisation) dans 35,9 % des cas. Aucun décès n’a été observé. Dans la plupart des cas, plusieurs médicaments étaient suspects et l’imputabilité des IAS « douteuse ». Les effets indésirables ont concerné de nombreuses classe-organe, les effets cutanés (32,5 %, principalement eczémas et urticaires), hépatiques (16,2 %, plus fréquemment des atteintes cytolytiques) et gastro-intestinaux (12 %, en particulier les diarrhées et/ou des colites) étant les plus représentés, suivis par les troubles de la coagulation et/ou les atteintes plaquettaires (6,8 %) puis les effets neurologiques (6 %).

Discussion

Le profil d’effets indésirables des IAS, révélé grâce à la notification spontanée des professionnels de santé, différait légèrement de celui rapporté lors des études cliniques dans lesquelles les effets sur le système gastro-intestinal étaient prépondérants et sans caractère de gravité. En regard de leur large prescription en France, l’incidence des effets indésirables liés aux IAS semble faible, même s’il existe une « sous-notification ». Ce bilan de pharmacovigilance, concernant un des médicaments les plus remboursés par l’Assurance-Maladie en France, doit être contrebalancé par un « Service Médical Rendu » « faible » (en rhumatologie) et « insuffisant » (en odontostomatologie).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Aim

To determine the post-marketing safety profile of avocado-soybean unsaponifiables since their commercialization in France until 2008.

Methods

We used data provided by French spontaneous reporting system via the network of National Pharmacovigilance centres. We analysed all suspected adverse drug reactions (ADRs) concerning avocado-soybean unsaponifiables (ASU) reported between 1978 and 2008 and notified in the French Pharmacovigilance Database.

Results

We kept 117 ADRs concerning 117 patients (mean age 65.5 years, 72% female). ADRs (35.9%) were “serious” (resulted in hospitalisation or prolonged it). No death was reported. In most of cases, causality of ASU was “possible” and others drugs were also suspected. The most frequently reported ADRs were cutaneous (32.5% of all ADRs, with eczemas or urticaria), hepatic (16.2%, mostly hepatocellular injuries) and gastrointestinal (12%, with 9 cases of colitis and/or diarrhea) ADRs. In these cases, dechallenge of ASU allowed rapid regression of symptoms. Others significant ADRs were coagulation and platelet (6.8%), neurological (6%) and metabolic or nutritional (4.3%) disorders.

Discussion-Conclusion

This Pharmacovigilance analysis of ASU notified since their commercialisation in France highlights the diversity of ADRs with several class-organ involved. Cutaneous, hepatic and gastro-intestinal disorders were the most frequently reported ADRs. Since ASU is largely prescribed in France, incidence of their ADRs seems to be “very rare” (although we did not take into account the part of under-notification). These safety data should be discussed in the light of the poor expected clinical benefit of ASU in rheumatology (low “Service Medical Rendu”) or in stomatology (insufficient “Service Medical Rendu”).

Ce qui était connu

Certains effets indésirables gastro-intestinaux, cutanés et hépatiques sont connus avec les insaponifiables d’avocat et de soja (IAS).

Ce qu’apporte l’article

Cette étude est la première à proposer un bilan de pharmacovigilance des IAS, commercialisés en France depuis 30 ans.
Elle a permis de mieux cerner le profil d’effets indésirables des IAS avec la mise en évidence d’effets indésirables peu ou pas connus (colites, atteintes plaquettaires, neurologiques, effets « estrogenes-like »).
Elle a confirmé l’importance de la notification spontanée des professionnels de santé comme méthode universelle et validée de surveillance du risque d’un médicament durant toute sa commercialisation.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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