L'évaluation des expositions professionnelles à travers des prélèvements atmosphériques ou biologiques est un élément essentiel d'une politique d'amélioration des conditions de travail en ce sens qu'elle permet d'objectiver la situation réelle de travail et de mettre en évidence les phases ou les équipements les plus polluants. C'est donc une démarche raisonnée et concertée entre les différents partenaires de l'entreprise qui doit être conduite au plus près du terrain à travers une étude des conditions du travail réel. Les résultats doivent être interprétés en fonction des différents paramètres enregistrés lors du prélèvement. Se pose alors la question de la comparaison à une valeur de référence. Plusieurs systèmes coexistent actuellement, aux statuts divers, réglementaires ou indicatifs. Au niveau atmosphérique, la comparaison peut être faite par rapport à des valeurs limites de courte ou de plus longue durée (celle d'un poste de travail). Au niveau biologique, les valeurs sont encore peu nombreuses et les conditions de prélèvement (sang ou urine, moment, métabolite recherché, etc.) sont fixées précisément pour chaque indicateur biologique d'exposition. Les modalités d'élaboration et les limites de ces systèmes sont abordées dans ce texte. Si leur établissement répond évidemment à une logique de protection de la santé, cette protection n'est pas absolue. Les critères scientifiques ne sont pas les seuls pris en compte puisque les capacités de l'industrie à atteindre ces niveaux d'exposition ont constitué pendant longtemps des éléments déterminants. Les systèmes d'élaboration des différentes valeurs limites semblent cependant évoluer actuellement vers plus de transparence.