L’influence de la fonction des coiffes continues sur les scores non pondérés de Constant et ceux de ses items est inconnue. Le but de l’étude était de l’évaluer. L’hypothèse était que les muscles de l’épaule autres que ceux de la coiffe assuraient une fonction « de base » que la coiffe améliorait en fonction de son index de dégénérescence graisseuse (IDG).

Cette évaluation a été faite à partir d’une série continue de 29 épaules non arthrosiques dont les coiffes rompues suturées étaient restées continues à neuf ans de recul. L’IDG était de 0,9 (de 0 à 2) en préopératoire et de 1,26 (de 0,2 à 2,2) au recul maximal. La valeur du score de Constant au recul maximal était de 76,85 (de 42 à 93). Il existait une forte corrélation négative entre les IDG préopératoires et au recul maximal et tous les scores du Constant au recul maximal. Des courbes de régression ont été construites. Les deux droites de régression ont été superposées.

Pour une même valeur d’IDG, tous les scores du Constant étaient plus faibles pour les droites construites avec les IDG préopératoires qui tenaient compte de l’aggravation postopératoires des IDG. Les deux droites de régression convergeaient au fur et à mesure que les IDG augmentaient et se rejoignaient pour un IDG de 2,25. La fonction d’une coiffe continue devenait donc nulle lorsque l’IDG était supérieure à 2,25. Elle laissait alors aux autres muscles de l’épaule (dont le deltoïde) le soin d’assurer une fonction de « base » donnant un score de Contant d’environ 62 points.

La valeur de la fonction « de base » de l’épaule trouvée est confortée par le fait qu’elle est semblable aux scores de Constant des prothèses inversées et des épaules indolores avec ruptures massives de coiffe.

Le deltoïde et les muscles de l’épaule autres que ceux de la coiffe semblent responsables d’une fonction de « base » représentant environ 60 % du score de Constant non pondéré. La fonctionnalité d’une coiffe continue améliorerait la fonction « de base » d’autant plus que l’IDG est faible.

IV.