La notion de passage à l'acte, issue de la cure, décrit des actes auto- ou hétéroagressifs, isolés ou répétés, à caractère impulsif et transgressif. C'est un processus de passage, du dedans au dehors, qui vient faire rupture dans la vie du sujet. L'agieren freudien est une mise en acte de transfert. Le sujet agit ses passions au lieu de les parler. Freud développe deux grandes conceptions de l'acte qui ouvriront la voie à ses successeurs : l'action spécifique visant à la décharge et l'acte originaire du meurtre du père. Le passage à l'acte est aujourd'hui considéré sous un angle économique. Produit de la difficulté d'élaboration des motions pulsionnelles, il est protéiforme dans ses expressions et dans ses causes. La violence à l'oeuvre est proportionnelle au degré de fragilité des limites du moi et du narcissisme. L'exemple de l'auteur d'agir violent sexuel montre la complexité de cette notion. Le passage à l'acte est le produit d'une histoire familiale traumatique. Il constitue une réminiscence sensorimotrice d'une impossible élaboration de l'excitation sur la voie de l'affect. Une telle conception permet de penser le passage à l'acte, malgré la voie expulsive, comme recélant encore une potentialité de sens ouvrant la voie à une thérapeutique qui, pour être efficace, doit parfois s'appuyer sur le judiciaire.