Les différents systèmes sensoriels impliqués dans le contrôle postural forment un super système assurant l’équilibre statique et dynamique de l’homme debout, immobile ou en mouvement. Or, les capteurs de la posture humaine présentent les conditions suffisantes pour former un système dynamique. Dès lors, l’on montre que : (1) les propriétés génériques des systèmes dynamiques peuvent s’appliquer au système postural ; (2) l’on peut disposer de justifications conceptuelles aux interactions posturales expérimentées au plan clinique. De plus, dans la problématique de la chaîne multicausale en posturologie, il est possible d’inférer et de caractériser un certain nombre de propriétés génériques à ces interactions posturales. De ce fondement théorique basé sur la connaissance des systèmes dynamiques, il est donc apparu licite d’introduire le concept de Dynamique Posturale Non-linéaire (DPN). En première partie de cet article sont présentés les bases et fondements de la DPN, tandis que la seconde partie traite des différents régimes possibles de la DPN. En effet, attendu que le système postural soit assimilable à la quintessence d’un système dynamique, il s’avère que celui-ci, siège naturel d’une dynamique d’interactions non-linéaires, présente quatre régimes dynamiques et quatre seulement, « solutions » du système postural dans son ensemble. Ces quatre régimes sont les suivants : (1) le régime quasi-linéaire, (2) le régime stationnaire, (3) le régime non-linéaire convergent, et (4) le régime chaotique. La définition et l’articulation de ces régimes de la dynamique posturale font l’objet de cet article. La codification de leurs éléments cliniques de reconnaissance devrait constituer une suite logique indispensable. Cependant, le principe même de certains de ces régimes exprime la nécessité d’une approche fonctionnelle pluridisciplinaire. Aussi, dans la recherche de protocoles thérapeutiques, non pas « à l’aveuglette » mais construits au croisement des diverses disciplines médicales en rapport avec la posture et son équilibre physiodynamique, il est indispensable d’identifier au préalable, et ceci le plus sûrement possible, le régime postural dans lequel se trouve le patient.

The different sensorial systems involved in the postural control form a super system preserving the static and dynamical equilibrium of a standing human being, motionless or moving. Now, the human posture captors are endowed with conditions that are sufficient to constitute a dynamical system. Then, we can show that: (i) generic properties of dynamical systems may be applied to the postural system, (ii) we may benefit from conceptual justifications to postural interactions experienced at a clinical level. Moreover, concerning the issue of the multi-causal chain in posturology, it is possible to infer and characterize a certain number of generic properties relative to these postural interactions. From this theoretical grounding, based on the knowledge of dynamical systems, it appears licit to introduce the concept of Non-linear Postural Dynamics (NPD). In a first part of this paper, the bases and foundations of NPD are presented, while the second part deals with different possible modes of NPD. Indeed, because the postural system is comparable to the structure of a dynamical system, it turns out that the former, natural seat of non-linear interaction dynamics, exhibits four dynamical modes and only four, « solutions » to the whole postural system. These four modes are as follows: (1) the quasi-linear mode, (2) the stationary mode, (3) the non-linear convergent mode, and (4) the chaotic mode. The present paper is devoted to the definition and articulation of these postural dynamic’s modes. A codification of the clinical elements of their recognition should constitute a logically indispensable sequel. However, by their very constitutive principles themselves, some of these modes call for a functional multi-disciplinary approach. As a consequence, in the search for therapeutic protocols, not blindly but rather built on the interplay of various medical fields relative to posture and its physio-dynamical equilibrium, it is necessary to identify in a first step, and as surely as possible, the postural mode in which the patient stands.