L’apprentissage de la « médecine fondée sur les preuves » est-il influencé par des facteurs déterminés ? Résultats d’une enquête nationale auprès de 1870 étudiants français en sixième année de médecine - 09/06/10
Is the learning process of “evidence-based medicine” influenced by determined factors? Results from a national survey of 1870 French students in their sixth year
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Résumé |
Objectifs |
Étudier le niveau de connaissance de base des concepts de la « médecine fondée sur les preuves » (EBM pour « evidence based medicine ») dans un échantillon d’étudiants en médecine français dans leur sixième année de formation.
Méthodes |
Un « questionnaire » électronique a été proposé en 2009 à 3125 étudiants de sixième année provenant de 39 universités médicales françaises au moment d’un examen blanc national classant.
Résultats |
Au total, 1870 élèves dont 1168 femmes (63 %) ont rempli le questionnaire (taux de réponse de 58,2 %). Le concept d’EBM était connu par 1716 étudiants (92 %). La plupart des étudiants (n=1382 ; 74 %) déclaraient lire au moins un article médical en français par an, mais 1051 étudiants (56 %) n’avaient jamais lu d’articles internationaux. Un peu plus de la moitié des étudiants (n=1030, 55 %) connaissaient des sites Internet pour rechercher les informations médicales. La plupart des étudiants (97 %) considéraient les recommandations scientifiques comme importants pour la pratique clinique. Seuls 24,3 % et 29 % des étudiants français respectivement ont déclaré écrire ou parler l’anglais. En analyse multivariée, le fait d’être étudiant dans une université parisienne et/ou la capacité à savoir ce qu’était le « facteur d’impact » d’un journal scientifique étaient les deux facteurs significativement associés à un classement parmi les meilleurs (20 %) de l’examen blanc national classant.
Conclusion |
Seuls les étudiants les mieux classés à l’examen blanc national ont montré un intérêt dans l’apprentissage approfondie de l’EBM. Le manque de connaissance des concepts de l’EBM suggère qu’il existe des lacunes profondes dans les programmes pédagogiques actuels d’enseignement de l’EBM, probablement trop hétérogènes d’une faculté de médecine à l’autre en France.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
To investigate the baseline level of knowledge of evidence based medicine (EBM) concepts in a sample of French medical students in their sixth year of training.
Methods |
An “electronic-questionnaire” was proposed to 3125 sixth-year students from all 39 French medical schools in 2009.
Results |
Overall, 1870 students (58.2% response rate) completed the questionnaire (women=1168; 63%). The concept of EBM was known by 1716 students (92%). Most students (n=1382; 74%) read at least one French medical article per year, but 1051 students (56%) never read international articles. Just over half of students (1030; 55%) knew of web-based medical information databases. Treatment guidelines were considered to be important by most students (97%). Only 24.3% and 29% of students said that they write or speak English. In multivariate analysis, studying in a Parisian University and/or knowledge of what a journal’s “impact factor” is were both associated with a ranking in the top 20% of the National Ranking Exam practice session.
Conclusions |
Only the most successful students showed interest in obtaining more knowledge of EBM. The lack of education about EBM in this sample suggests a lack of efficacy in the current heterogeneous EBM teaching programs.
Ce qui était connu
• | La médecine fondée sur les preuves (EBM pour « evidence based medicine ») structure la recherche et la pratique clinique moderne. |
• | L’EBM combine l’exploitation des preuves scientifiques établies et du jugement du clinicien pour établir les choix thérapeutiques. |
• | Les données de la littérature scientifique sont majoritairement diffusées en anglais médical. |
• | La lecture critique d’article (LCA), instaurée à l’examen national classant (ENC) en 2009 a permis d’introduire l’enseignement de l’EBM au second cycle des études médicales. |
Ce qu’apporte l’article
• | Les étudiants en médecine français connaissent bien le concept de l’EBM. |
• | La plupart des étudiants en médecine français ne lisent jamais d’articles médicaux en anglais issus de la littérature internationale. |
• | À peine plus de la moitié des étudiants français exploitent les bases informatiques de données en ligne ayant trait à la littérature médicale. |
• | Seuls les étudiants les plus performants aux examens ont montré un véritable intérêt dans l’apprentissage de l’EBM et de sa mise en pratique. |
• | La quasi-totalité des étudiants en médecine considèrent que les recommandations de bonne pratique sont utiles à l’exercice quotidien de la médecine. |
Plan
Vol 39 - N° 6
P. e126-e133 - juin 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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