On observe de l’ordre de 6000 cas en France de surdités brusques et quelques cas de surdité iatrogéniques, l’ensemble de ces cas étant accompagné d’acouphènes. Actuellement, la prise en charge des acouphènes chroniques repose en premier lieu sur le développement naturel ou facilité de l’habituation. Le recours à divers médicaments (vasodilatateurs, anxiolytiques, antidépresseurs) reste classique. En ce qui concerne l’acouphène résistant à l’habituation naturelle, le principe des traitements consiste à faciliter le processus d’habituation. Lors d’une thérapie sonore il est recommandé d’éviter le silence et l’emploi d’un générateur sonore, associé à une aide auditive si nécessaire, est proposé afin de favoriser l’habituation. Toutefois, un problème supplémentaire se pose lorsque l’habituation acoustique n’est pas possible du fait de la présence d’une cophose (surdité complète). Les conséquences néfastes de ces acouphènes sur la vie socioprofessionnelle et familiale, associées à des perturbations notables du sommeil mènent parfois les patients vers un syndrome anxiodépressif réactionnel parfois accompagné de tendances suicidaires, mais exceptionnellement un passage à l’acte. La situation clinique devient rapidement une impasse thérapeutique, difficile tant pour le malade que pour le médecin. La stimulation électrique, prend alors tout son intérêt en offrant une perspective thérapeutique novatrice qui surmonte les principaux obstacles à l’habituation. Ceux-ci étant principalement : la cophose qui ne permet pas une stimulation sonore mais pour laquelle la stimulation électrique en représente un équivalent ; le parcours de deuil de l’audition qui, de même que les effets néfastes de la iatrogénie éventuelle lors d’une cophose postopératoire, se voit amélioré par l’encadrement médical et par les perspectives de cette approche thérapeutique qui requiert un engagement total du patient dans le processus de soin (acte chirurgical, suivi régulier par les consultations et les questionnaires). Cette prise en charge répond à la notion de service rendu à un patient par son effet thérapeutique pour une pathologie portant atteinte à son intégrité physique et mentale. Cette technique s’avère donc très prometteuse c’est pourquoi il apparaît essentielle d’en explorer certains aspects. Le projet tente de répondre à quatre questions : Comment doit-on stimuler électriquement pour une efficacité maximale ? Comment peut-on régler la stimulation électrique pour efficacité maximale ? Quand faut-il mettre en place la stimulation ? Peut-on envisager d’appliquer cette technique à des sujets ayant des résidus auditifs ?

Study of some aspects of the tinnitus treatment for unilateral deaf with an extracochlear electrical stimulation device. In France, there are about 6000 cases of sudden hearing loss, all of them bring with tinnitus. At present, the treatment of chronic tinnitus is based on the natural development or the facilitation of habituation. For the tinnitus, which resist to the habituation, the principle of the treatments consists in facilitating the habituation process. In a sound therapy the use of a sound generator, with a hearing aid if necessary, is proposed in order to facilitate habituation. But, in case of unilateral deafness acoustical habituation is not possible and tinnitus may cause a depression. Electrical stimulation offers a new therapeutic perspective, which overcomes the main problems to habituation. This approach is very promising that’s why it seems essential to study some aspects. The project tries to answer to four questions: How do we have to stimulate electrically for a maximal efficiency? how can we fit the electric stimulation for maximal efficiency? When is it necessary to set up the stimulation? Can we intend to apply this technique to subjects having hearing residues? Recent experimental studies have proposed Tinnelec^® stimulator of the MXM Company as a therapeutic solution for the difficult tinnitus treatment in-patient with unilateral deafness. Many points will be examined through a clinical study and an animal study.