The role of movement in plants was unrecognised for a long time, due to the relative slowness of such movements by comparison with those of active animals such as insects and vertebrates, and to the difficulty with which they are distinguished from mere growth processes. Given this, the pioneer work of Darwin (On the Movements and Habits of Climbing Plants 1865) is a milestone in botany. It is always cited as the beginning of any rigorous analysis of plant movement. Such a successful approach results at once from Darwin’s broad knowledge of natural history, his use of numerous direct observations and simple experiments, but also from his own talent, which compensated for technical gaps in several instances. His use of metaphorical descriptions was a response to the lack of a firm theoretical background. It facilitated a preliminary classification of plant movement and a comparison of observations. Perhaps his most fruitful metaphors were those drawn from economic concepts, such as division of labour. Darwin’s legacy in plant physiology is impressive, as even the most recent biophysical interpretations of climbing plants (e.g. tendril perversion) take place inside the framework he constructed.

Le rôle des mouvements chez les végétaux a longtemps été méconnu, en raison de leur relative lenteur – si l’on compare avec des animaux très actifs comme les insectes ou les vertébrés – et aussi de la difficulté de les séparer des phénomènes de croissance. Dans un tel contexte, l’ouvrage fondateur de Darwin (On the Movements and Habits of Climbing Plants 1865) est une étape historique majeure de la botanique, constamment rappelée comme origine de toute analyse rigoureuse des mouvements végétaux. Une approche si féconde résulte d’abord de la vaste culture naturaliste de Darwin, de multiples observations directes et de la clarté des expériences, mais aussi de ses qualités personnelles, compensant les obstacles techniques à de nombreuses reprises. L’utilisation étendue de descriptions métaphoriques doit être considérée de même comme une réponse à l’absence de cadre théorique solide. Elle permet une classification préliminaire et une comparaison des résultats, à la lumière de concepts issus du domaine économique, particulièrement celui de division du travail. L’impulsion donnée à l’essor de la physiologie végétale est décisive, puisque même les interprétions biophysiques les plus récentes des mouvements des plantes grimpantes (par exemple la double torsion des vrilles) s’inscrivent logiquement dans le prolongement des hypothèses formulées par Darwin.