Données 2007 de l’extraction instrumentale en France : résultats d’une enquête nationale auprès de l’ensemble des centres hospitalo-universitaires - 23/03/10
Résumé |
Objectif |
Les recommandations pour la pratique clinique (RPC) du Collège national des gynécologues obstétriciens français concernant les extractions instrumentales sont parues en décembre 2008. C’est pour cette raison que nous avons souhaité faire un état des lieux des pratiques obstétricales de l’année 2007 et connaître la répartition géographique et le niveau d’utilisation de l’extraction instrumentale dans les différents CHU.
Matériel et méthodes |
Nous avons inclus dans notre étude tous les CHU de France métropolitaine et des DOM-TOM, ce qui représente 49 établissements. La période étudiée est l’année 2007, et a relevé outre le nombre d’extractions instrumentales et les types d’instruments utilisés par les obstétriciens, également le niveau de la maternité, le nombre de patientes et d’accouchements, le nombre de césariennes, le nombre d’accouchements par voie basse et enfin le nombre d’épisiotomies.
Résultats |
Nous avons recueilli les données des 49 centres. La moyenne nationale des accouchements en CHU est de 2203 par an pour les niveaux I, 2060 pour les niveaux II et 2720 pour les niveaux III. Le taux d’extraction instrumentale est extrêmement variable d’un centre à l’autre allant de 5,3 à 34,1 % de l’ensemble des accouchements. Il en va de même pour le type d’instrument, avec des disparités géographiques très nettes même si la notion d’École n’est plus aussi prééminente car la plupart des centres utilisent aujourd’hui au moins deux instruments. À noter que les taux de césarienne varient entre 9 et 29,5 % (tous niveaux confondus) avec un taux moyen national pour les CHU de 20,7 %. Enfin, en ce qui concerne les épisiotomies, les taux moyens observés sont compris entre 3,6 et plus de 60 %.
Discussion |
Ce travail a montré qu’il existait d’importantes variations d’utilisation des instruments dans les CHU et que les pratiques obstétricales en France sont loin d’être uniformes. On note en revanche que l’utilisation routinière de plus d’un instrument par centre est la situation majoritaire en 2007, ce qui n’était pas le cas il y a une ou deux décennies ; et le recours à la ventouse obstétricale s’est largement diffusé. Les trois types d’instruments ont des indications plus ou moins spécifiques, et la maîtrise de deux instruments paraît être une assurance pour gérer au mieux la multiplicité des situations obstétricales. Cette dualité minimale de formation à l’extraction instrumentale relève de la responsabilité des centres formateurs que sont les CHU. La publication récente des RPC devrait permettre d’uniformiser un peu plus les pratiques professionnelles pour les extractions instrumentales dans les années à venir.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Aim |
Clinical Practice Guidelines of the French College of Gynecologists and Obstetricians concerning operative deliveries were published in December 2008. That is why a national survey was performed for the year 2007 so as to obtain an inventory of obstetrical practices regarding the geographical distribution of the type of instrument used for operative deliveries following the level of each teaching hospital concerned.
Material and methods |
We included in our study 49 teaching hospitals from metropolitan France and the overseas departments and territories. For the year 2007, we noted the number of operative deliveries, the type of instrument used, as well as the level of the maternity concerned with its total number of patients, births, cesarean sections, vaginal deliveries, and episiotomies.
Results |
We obtained data from all 49 centres. The mean number of deliveries per year was 2203 for level I teaching hospitals, 2060 for level II and 2720 for level III, respectively. The rate of operative delivery was quite different from one centre to the other, ranging from 5.3 to 34.1% of all births. Similarly, for the type of instrument used, there existed clear geographical disparities although the notion of “School’s instrument” was not as preeminent as before since most centres used at least two instruments. Moreover, the rate of cesarean varied from 9 to 29.5% (all levels concerned) with a national mean rate of 20.7% for teaching hospitals. Finally, mean rate of episiotomies ranged from 3.6 to 60%.
Discussion |
This study showed that important differences existed between teaching hospitals in the use of instruments and that obstetrical practices are far from being uniform. However, in 2007, the routine use of more than one instrument in each centre was most usual, as opposed to the situation some decades ago. The use of obstetrical vacuum extractors has been largely disseminated. Each of the three types of instruments has specific indications and mastering at least two instruments seems more secure in the management of the numerous obstetrical situations. It is up to teaching hospitals to make sure that the use of at least two instruments is taught for operative deliveries. The recent publication of Clinical Practice Guidelines would probably help in standardizing operative deliveries in years to come.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Recommandations pour la pratique clinique, Accouchement voie basse, Césarienne, Extraction instrumentale, Épisiotomie
Keywords : Clinical practice guidelines, Vaginal delivery, Cesarean section, Operative vaginal delivery, Episiotomy
Plan
Vol 39 - N° 2
P. 121-132 - avril 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.