Des études départementales et nationales ont montré l’efficacité de l’audit pour améliorer le suivi des patients diabétiques de type 2 en médecine générale. La première action d’évaluation des pratiques d’une équipe de six médecins généralistes est l’occasion de réévaluer la valeur moins établie de cette méthode dans le cadre de démarches plus locales, comme celles que suscitera en France l’obligation légale d’évaluation des pratiques.

Deux médecins de l’équipe ont réalisé 2 hétéro-audits à 1 an d’intervalle, sur des échantillons de 50 patients diabétiques de type 2, grâce au référentiel proposé par la HAS. Le plan d’amélioration, qui s’appuie sur des outils de la qualité reconnus et sur les données de la littérature, a associé des réunions de groupe de travail, la mise en place de « rappels » intégrés au logiciel métier, l’élaboration d’un registre des patients diabétiques et l’aménagement standardisé de leur dossier informatique.

À 1 an, le suivi des patients diabétiques est significativement plus en accord avec le référentiel pour 5 critères : l’évaluation du tabagisme, l’examen des pieds, des pouls, et la réalisation du test au monofilament et de la μ-albuminurie. La réalisation de la protéinurie, de l’ECG et du FO, n’a pas ou peu été améliorée. Les points forts initiaux tendent à être améliorés mais de façon non significative. L’utilisation des systèmes de rappels est associée à une plus grande amélioration du suivi, y compris au niveau des point forts, du FO et de l’ECG.

L’amélioration des pratiques a concerné de façon sélective les points faibles (limite connue de l’audit), les problèmes considérés comme critiques par les médecins et ceux pour lesquels leur accord aux recommandations est total. Les réserves parfois exprimées au sujet de l’efficacité de l’audit, et les moindres résultats observés dans des études locales ayant fait intervenir des sessions de FMC, soulignent l’intérêt du développement des « rappels ».

La conduite d’un cycle d’audit sur la base d’une initiative locale, par une équipe de MG sans expérience en évaluation des pratiques, a permis d’obtenir une amélioration des soins sans nécessiter de moyen conséquent.