P34 L’albuminurie influence l’estimation de la fonction rénale chez les patients diabétiques - 16/03/10
Résumé |
Introduction |
Il faut réduire l’albuminurie des patients diabétiques néphropathes pour ralentir le déclin de leur fonction rénale. Ce déclin est sous-évalué par les estimations conventionnelles du débit de filtration glomérulaire (DFG) : Cockcroft & Gault (CG) et MDRD. L’albuminurie influence-t-elle leurs performances ?
Patients et méthodes |
Chez 161 patients diabétiques, nous avons mesuré le DFG (DFGi, par méthode isotopique : 51Cr-EDTA), nous l’avons estimé (DFGe) par CG, MDRD, et l’équation plus récente « Mayo Clinic Quadratic » (MCQ) afin de rechercher un lien entre l’erreur d’estimation et l’albuminurie. Soixante-trois des patients ont été suivis pendant 3 ans pour tester si l’albuminurie et son évolution étaient liées au déclin du DFGe.
Résultats |
Les 3 estimations étaient bien corrélées (CG : r=0,74, MDRD : 0,81, MCQ : 0,83) au DFGi (60±35 mL/min/1,73m2), avec une moins bonne précision pour CG (Différences absolues avec DFGi : CG 43±55 %, MDRD 30±36 %, MCQ 32±46 %). L’erreur relative « (DFGe-DFGi) /DFGi » était corrélée à l’albuminurie pour l’estimation par CG (r=0,25 ; p=0,001 ; effet persistant après ajustement pour le DFG) et MDRD (r=0,20 ; p=0,009), mais pas MCQ (r=0,03, NS). Il en résultait une surestimation marquée du DFG en cas de macroprotéinurie (CG : + 44 %, vs + 9 % si normoalbuminurie ; MDRD + 16 %, vs + 3 % si normoalbuminurie). Chez les 63 patients suivis, l’atteinte rénale a progressé, la créatininémie passant de 146±7μmol/L à 186±15 (p=0,001), et l’albuminurie de 401±520mg/24h, à 647±1 041 (p=0,08). Le déclin à 3 ans du DFGe (CG : − 3,9±9,3 %, MDRD : − 2,1±12,8 %, MCQ : − 5,2±10,0 %) était corrélé à l’albuminurie initiale, et pas aux autres facteurs connus de progression (TA, HbA1C, lipides, hémoglobine). Seul le suivi par MCQ permettait de dégager une influence significative de l’évolution de l’albuminurie sur ce déclin.
Conclusion |
Avec la progression de l’atteinte rénale, la réduction du DFG et l’accentuation de l’albuminurie font donc sous-évaluer le déclin du DFG estimé par CG ou MDRD, mais aussi le bénéfice du traitement anti-protéinurique. La modification de sécrétion tubulaire de créatinine en cas de protéinurie rend probablement compte de ce biais, moins marqué avec l’équation MCQ.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 34 - N° S3
P. H52 - mars 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.