La concentration plasmatique de SHBG (sex hormone binding globulin) est inversement corrélée à l’insulino-résistance au cours du syndrome des ovaires polykystiques. Nous avons étudié au sein de la cohorte prospective D.E.S.I.R., la relation entre le taux de SHBG et le risque d’hyperglycémie à 3 ans.

L’étude a porté sur 456 sujets (299 hommes et 157 femmes) sélectionnés pour une étude cas-témoin où les cas (n=224) sont les individus avec hyperglycémie incidente à 3 ans. Les cas et les témoins sont appariés sur l’âge et l’IMC. L’hyperglycémie est définie par une glycémie à jeun ≥1,10g/l ou un diabète traité.

À l’inclusion, la concentration de SHBG était négativement corrélée au tour de taille (r=-0,41), à l’index HOMA (r=-0,32), et positivement à l’âge (r=0,19) et à l’adiponectinémie (r=0,44). Le taux de SHBG à l’inclusion était significativement plus bas chez les femmes qui ont développé une hyperglycémie que chez celles normoglycémiques (42,7±24 vs 62,9±38 nmol/l, p=0,0001), mais sans association chez les hommes (27,8±12 vs 29,5±13 nmol/l, p=0,25). En régression multiple, la SHBG était significativement associée dans chaque sexe à l’adiponectinémie, indépendamment de l’âge, du tour de taille, de l’insulinémie. En analyse multifactorielle, chez la femme et non chez l’homme, la concentration de SHBG était associée au risque d’hyperglycémie après ajustement sur l’âge, le tour de taille, l’IMC, le HOMA. Cette association persistait après prise en compte de l’adiponectinémie. De même, une valeur basse (1^er tercile) de SHBG était associée à un risque augmenté d’hyperglycémie avec un effet plus marqué chez les femmes [OR : 2,41 ; IC 95 % (1.11-5.23), p=0,02] que chez les hommes [OR : 1,64 ; IC 95 % (0,98-2,76), p=0,06].

La SHBG est étroitement associée à l’adiponectinémie et au risque ultérieur d’hyperglycémie chez les femmes, indépendamment de l’adiposité androïde. Ceci suggère l’intérêt pronostique de la SHBG comme marqueur précoce d’insulino-résistance pour mieux cibler la population à risque de diabète.