O26 Incidence différente des anomalies glycémiques et métaboliques en fonction du diagnostic psychiatrique de troubles bipolaires, schizophrénie et désordres schizoaffectifs - 16/03/10
Résumé |
Introduction |
Les troubles métaboliques sont fréquents chez les patients psychiatriques, mais leur fréquence en fonction du diagnostic psychiatrique est mal connue.
Patients et méthodes |
Tous les patients avec un diagnostic précis de troubles bipolaires (n=112), schizophrénie (n=503) et désordres schizoaffectifs (n=92) ont été évalués prospectivement à la recherche d’un syndrome métabolique (SM, critères du NCEP-ATPIII 2004), d’un « pré-diabète » (« IFG/IGT » dans HGPO) ou d’un diabète. Une analyse de régression logistique a évalué si le diagnostic psychiatrique est un facteur indépendant de risque métabolique.
Résultats |
SM est présent chez 23,2 %, 28,8 % et 50,0 % des patients avec troubles bipolaires, schizophrénie et désordres schizoaffectifs, respectivement (p < 0,001 entre SM et diagnostic psychiatrique). Le rapport de cote ajusté (odds ratiOou OR), avec les troubles bipolaires comme référence (OR 1,0), est de 1,98 en cas de schizophrénie, mais augmente à 4,22 en cas de désordres schizoaffectifs (p < 0,05 entre chacun des 3 groupes). Au total, 7,6 % des patients atteignent les critères de diabète et 22,2 % ceux de « prédiabète » (14,1 % IFG et/ou 10,3 % IGT). L’association entre le diagnostic psychiatrique et les anomalies du glucose est limite (p=0,065). Les patients avec désordres schizoaffectifs ont un risque plus élevé de dysglycémie que ceux avec troubles bipolaires (OR 2,38 ; p=0,029) ou avec schizophrénie (p=0,051) alors que le risque apparaît comparable dans ces deux dernières catégories (OR 1,25 ; p=0,516). Les anomalies glycémiques sont influencées par l’antipsychotique atypique utilisé (p < 0,001). Un traitement par stabilisateurs de l’humeur est étonnamment associé à un risque diminué de dysglycémie (OR 0,53 ; p=0,02).
Discussion |
Les différences de risque métabolique persistent après ajustement pour les nombreux facteurs confondants anthropométriques, relatifs au style de vie, à la durée/sévérité de la maladie ou aux divers médicaments, psychotropes ou non, ce qui suggère une composante génétique à confirmer.
Conclusion |
Le diagnostic psychiatrique est un facteur de risque indépendant d’anomalies glycémiques et métaboliques, avec le risque maximum pour les désordres schizoaffectifs, intermédiaire pour la schizophrénie et minimum pour les troubles bipolaires, même après ajustement pour les facteurs confondants.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 34 - N° S3
P. H17 - mars 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.