Épidémiologie des états diabétiques - 15/03/10
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La transition démographique qui touche toutes les populations humaines depuis environ un demi-siècle (réduction de la mortalité infantile, allongement de l’espérance de vie) a eu comme conséquence une transition épidémiologique caractérisée par l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques, comme les cancers ou les maladies cardiovasculaires, et de leurs facteurs de risque [1 ]. Depuis 10 à 20 ans, le phénomène de « mondialisation » contribue par ailleurs à uniformiser les modes de vie sur un modèle qui favorise l’accroissement de l’obésité et de la sédentarité [2 ]. Dans ce contexte, l’incidence du diabète connaît une forte augmentation dans tous les pays du monde, prenant même des allures « épidémiques » dans certains pays en développement, ou dans les populations défavorisées des pays industrialisés [3 ]. Si rien n’est mis en œuvre au niveau des sociétés et de leurs systèmes de santé pour prévenir la maladie et ses complications, principales responsables de son coût financier, social et humain, le diabète pourrait bien devenir un des problèmes majeurs de santé publique du xxie siècle.
Rappelons que le terme « diabète » désigne « un groupe de maladies métaboliques caractérisées par une hyperglycémie résultant de défauts de la sécrétion ou de l’action de l’insuline, ou des deux conjuguées » [4 ]. Cette hyperglycémie est associée, à des degrés divers et par des mécanismes encore mal connus, à des complications à long terme, touchant en particulier les yeux, les reins, les nerfs, le cœur et les artères. L’immense majorité – au moins 90 % – des états diabétiques est constituée par une maladie assez mal définie, longtemps asymptomatique, qui survient typiquement après la cinquantaine, tout particulièrement chez des personnes en surpoids ou qui ont des antécédents familiaux de la même maladie ; c’est le diabète de type 2. Le diabète de type 1 est beaucoup plus rare. À l’opposé du précédent, c’est une affection bruyante, reconnue sur des signes cliniques souvent intenses (polyurie, polydipsie, amaigrissement), et survenant préférentiellement dans l’enfance et l’adolescence ou chez l’adulte jeune. Son incidence augmente aussi, mais si la maladie reste un drame individuel qui couvre le plus souvent une vie entière, son impact en santé publique est beaucoup plus limité, compte tenu de sa faible prévalence.
Il existe d’autres formes de diabète ou d’états diabétiques, comme le diabète gestationnel, qui est généralement transitoire mais qui peut parfois persister après la grossesse, les diabètes secondaires (à la prise de certains médicaments, à une pancréatite, à une hémochromatose, etc.), ou les diabètes génétiques (par exemple, le diabète MODY, pour Maturity Onset Diabetes in the Young, qui a une transmission autosomique dominante). L’ensemble de ces états diabétiques représente moins de 3 % des cas de diabète, et les études épidémiologiques à leur sujet restant rares, nous les exclurons de notre propos.
En revanche, l’épidémiologie des diabètes de type 1 et 2 s’est considérablement développée depuis une vingtaine d’années, grâce en particulier aux efforts de standardisation des protocoles de recherche et au développement des collaborations internationales. L’enrichissement des connaissances sur ces maladies complexes a permis de mieux en apprécier l’importance en santé publique, de progresser dans l’analyse des facteurs de risque qui y prédisposent et d’ouvrir de solides perspectives de prévention.
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