État des connaissances : La canne à appui antébrachial a déjà fait l’objet de travaux pour trouver un repère anatomique facilitant son réglage et positionner le coude à 30°, considéré comme l’angle idéal de travail. Tous les utilisateurs ne cautionnent cependant pas ce réglage. Le but de cette étude est de vérifier si un réglage plus haut n’est pas préférable.

Méthode : 164 sujets sains ont déambulé avec des cannes anglaises en appui unipodal. 50 mètres environ ont été parcourus en un aller et un retour avec un réglage de la poignée au niveau du pli de flexion distal du poignet reconnu comme amenant le coude au plus près de 30°. Un second passage a été réalisé avec un réglage immédiatement supérieur, c’est-à-dire une poignée 2,5 cm plus haut.

Résultats : 60 % de cette population préfère le réglage le plus haut. L’angle moyen du coude est de 39,65° ± 6,75°. Nous avons également déterminé un choix préférentiel en fonction de la taille et du sexe. Les hommes de 176 cm et plus, et les femmes de 161 cm et plus préfèrent le réglage le plus haut.

Conclusions : Cette étude suggère que les justifications biomécaniques pour positionner le coude sont à réviser. L’utilisation des cannes est une activité en chaîne cinétique fermée et jusqu’à présent la décomposition des forces musculaires a été montrée en chaîne cinétique ouverte et en négligeant la longue portion, bi-articulaire, du triceps brachial et d’autres muscles de l’épaule. Une majorité de sujets préfère un réglage plus haut, mais ce réglage est fonction du sexe et de la taille. Il présente un inconvénient, aucun repère anatomique ne permet de l’obtenir d’emblée.

Niveau de preuve : 4 (série de cas)

Background: Much work has focused on the forearm crutch to determine the anatomic landmark best suited for establishing the 30° elbow angle considered to be the ideal working angle. All users are not in full agreement with this setting. The purpose of this study was to determine whether a wider working angle would be preferable.

Method: 164 healthy subjects were asked to walk using a unilateral pendular gait assisted with forearm crutches. The participants walked for 50 meters using hand grip set at the distal flexion fold of the wrist so that the elbow was as close as possible to 30°. The subjects then walked the same distance with the hand grip set at the next notch 2.5 cm higher.

Results: 60% of the population preferred the higher setting. The mean elbow angle was 39.65±6.75°. The preference was also noted by gender and height. Males measuring 176 cm and taller and females measuring 161 cm and taller preferred the higher setting.

Conclusion: This study suggests that the biomechanical elements used to determine the correct elbow position should be revisited. Use of forearm crutches involves a closed kinetic sequence, but to date, the decomposition of muscle forces has been demonstrated in an open kinetic sequence neglecting the biarticular long head of the brachial triceps and other shoulder muscles. The majority of the subjects preferred the higher setting, but as a function of gender and height. This is inconvenient since no anatomic landmark could be identified to obtain the appropriate elbow angle.

Level of evidence: 4 (case series)