Les biobanques en France : enjeux et contraintes - 19/01/10
Véronique Hofman [1, 2 et 4],
Eric Selva [1],
Christian Chabannon [2 et 3],
Christelle Bonnetaud [1 et 2],
Marie-Clotilde Gaziello [1],
Olivier Bordone [1],
Virginie Gavric-Tanga [1],
Marius Ilie [4],
Paul Hofman [1, 2 et 4]
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Les tumorothèques se sont historiquement développées autour de l’activité médicale destinée à collecter et à conserver des échantillons tissulaires et cellulaires permettant d’établir le diagnostic et le pronostic des tumeurs. C’est donc initialement vers une activité de soins que les tumorothèques se sont orientées, pour laquelle les pathologistes jouent un rôle prépondérant. Rapidement, il est apparu que le matériel biologique conservé dans le cadre de cette activité de soins pouvait représenter une source d’études scientifiques dont le potentiel apparaît pleinement aujourd’hui à l’ère des analyses moléculaires à haut débit. Les tumorothèques deviennent donc progressivement des outils pour la recherche clinique et translationnelle en oncologie. Néanmoins, la « re-qualification » d’un échantillon issu des soins en une « ressource biologique » nécessite la réunion de conditions et d’informations faisant appel à des compétences très différentes. Si les pathologistes restent les acteurs indispensables capables d’évaluer la possibilité de congeler un fragment tissulaire sans pénaliser le diagnostic réalisé à partir d’un tissu fixé dans de la formaldéhyde, la réunion des informations administratives et médicales anonymisées, la délivrance d’une information relative à l’existence de la tumorothèque, le recueil de l’accord du patient, et l’association aux échantillons tumoraux d’échantillons d’autres natures, telles que les cellules sanguines, source d’ADN constitutionnel, font intervenir d’autres acteurs, cliniciens, chirurgiens, biologistes, personnels infirmiers et administratifs. En outre ces acteurs doivent être coordonnés dans leurs interventions, de même que doivent être organisées les relations – les interfaces – entre la tumorothèque et les utilisateurs sollicitant un accès aux échantillons. La réunion de ces conditions définit les Centres de ressources biologiques (CRB) au sens de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou de l’Inserm. Les tumorothèques sont un exemple particulier de CRB, leur particularité étant que la collecte de matériel biologique tumoral non réplicable dans le cadre des soins limite nécessairement leur capacité à constituer des collections de taille significative. Pour répondre à cette difficulté, aggravée par l’usage d’un nombre croissant de paramètres cliniques et biologiques pour définir des groupes homogènes de patients et de maladies néoplasiques, les tumorothèques ont la possibilité de s’organiser en réseaux permettant de mettre en commun leurs ressources.
Biobanks in France: challenges and constraints |
The initial mission of the tumor biobanks was to collect and to store frozen tissue and cellular specimens in order to increase the possibilities for the diagnosis and the prognosis of tumors. In this regard, the surgical pathologists play a central role. Rapidly, it was obvious that these different fozen specimens could be an important source of biological products for scientific programms. Therefore, human biobanks have been progressively becoming structures for clinical and translational research projects in oncology. If surgical pathologists are able to evaluate the necessity to freeze a lesion, without hindering the diagnosis made in parallel from a formaldehyde fixed tissue specimen, different actors (physicians, surgeons, biologists, nurses, technicians) must be involved for the different actions existing in a tumor biobank (such as clinical and biological data recording, collect consent of patient, etc.) The Centers for biological ressources (CBR), as defined by Inserm and by the OCDE, have for mission to collect miscellaneous biological products, in particular from human origin (tissues, nucleic acids, plasma, etc.) for a research goal only. In this regard, the tumor biobanks are a particular example of CBR. However, in these latter structures, the number of samples is limited, leading the necessity to set up different networks.
Mots clés : Tumorothèque , pathologie , Centre de ressources biologiques
Keywords:
Tumor bank
,
human biobank
,
pathology
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© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 40 - N° 418
P. 67-72 - janvier 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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