CO.14 Stéatose et transplantation hépatique (TH) : influence du type histologique et du degré d’envahissement sur les résultats à court et à long terme - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La stéatose du greffon est un facteur de risque connu de la TH. Néanmoins, aucun consensus n’est clairement établi pour fixer les limites de l’utilisation des foies stéatosiques (FS). L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact du type et de la sévérité de la stéatose sur les résultats de la TH, comparativement aux foies non stéatosiques (FNS).
Patients et Méthodes |
A partir d’une série consécutive de 2 054 TH réalisées de 1984 à 2008, l’influence (a) du type (microvésiculaire : MIC ou macrovésiculaire : MAC) et (b) du degré (Minime<30 %, Modéré : 30-60 % ou Sévère :>60 %) de la stéatose a été évaluée sur l’incidence de nonfonction primaire (NFP), de dysfonction (DYF) du greffon (définie par un TP minimum<30 % et un pic d’ASAT>2 000 UI/L), et sur la survie du greffon. Une analyse multivariée a été effectuée pour déterminer quel type et quell degré de stéatose représentaient un facteur de risque indépendant de perte du greffon.
Résultats |
845 (41 %) TH ont été réalisées avec un FS. Le risque de DYF était augmenté, comparativement aux FNS (17 % vs 11 %, p < 0,01). L’incidence de NFP et la survie du greffon étaient similaires. Parmi les 845 FS, 149 (18 %) étaient des MIC pures, 268 (32 %) des MAC pures et 427 (50 %) des stéatoses mixtes. Pour les MAC pures, la DYF était plus fréquente que pour les MIC pures (22 % vs 7 % - p<0,05) mais l’incidence de NFP et la survie du greffon étaient au global, similaires. Néanmoins pour les 62 greffons (23 %) ayant une stéatose modérée à sévère (MAC>30 %), la DYF était plus fréquente (19 % vs 11 %) et la survie du greffon significativement inférieure à celle des FNS (80 vs 66 % à 1 an, p<0,007). Pour les MAC>30 % pures et mixtes, les risque de DYF (17 % vs 11 %), de NFP (4 % vs 1,7 %) étaient plus élevés, et la survie du greffon inférieure à celle des FNS, quel que soit le degré de MIC associée. Le risque était encore majoré en cas de MAC>60 % (n=30) avec un risque de NFP de 13 %, de DYF de 42 % et une survie à 1 an de 53 %. En analyse multivariée, la stéatose MAC>30 % s’est révélée être un facteur de risque indépendant de perte de greffon (p=0,003, RR : 1,34), conjointement à la retransplantation, l’urgence, le cancer, l’incompatibilité ABO, le nombre de culots transfusés, et l’utilisation du Split ou d’un foie réduit. L’âge jeune du donneur ou une courte durée d’ischémie ne réduisaient pas de façon significative l’effet délétère de la stéatose qui étaient en revanche amplifiés par l’urgence et l’utilisation d’un foie partiel.
Conclusion |
Plus que la stéatose microvésiculaire, la stéatose macrovésiculaire est un facteur de risque pour la TH, lorsqu’elle excède 30 %. Le risque devient rédhibitoire pour les stéatoses de plus de 60 % entrainant la perte de près d’un greffon sur deux. La diminution du temps d’ischémie ou le jeune âge du donneur ne semblent pas prévenir significativement ce risque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A7 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.