P.338 L’infiltrat plasmocytaire à IgG4 dans la muqueuse du tube digestif : un marqueur de pancréatite auto-immune ou de MICI ? - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Une infiltration de la muqueuse du tube digestif par des plasmocytes à IgG4 a été décrite chez des patients présentant une pancréatite auto-immune (PAI). Cependant, le seuil diagnostique des plasmocytes exprimant l’IgG4 n’est pas connu dans la muqueuse digestive et le nombre des biopsies étudiées dans la littérature très restreint. Le but de ce travail était d’étudier chez des patients présentant une PAI certaine selon les critères HISORTs, la spécificité de l’infiltration plasmocytaire à IgG4 dans la muqueuse digestive comparativement à la muqueuse normale ou inflammatoire.
Patients et Méthodes |
Quatre groupes de patients, chez lesquels des biopsies gastriques, duodénales, iléales et/ou coliques étaient disponibles, étaient comparés : 1) 11 patients atteints d’une PAI (groupe PAI+) ; 2) 4 patients atteints d’une PAI associée à une maladie inflammatoire de l’intestin (groupe PAI+/MICI+) ; 3) 20 patients avec une MICI sans PAI (groupe MICI+/PAI−) ; 4) 26 patients témoins dont la muqueuse du tube digestif était normale. Dans chaque site digestif étaient notés 1) l’aspect endoscopique pathologique (érythème, ulcération, pétéchies) ou non ; 2) l’infiltration plasmocytaire globale [nombre de cellules marquées par l’anticorps anti CD138 (clone MI15 ; DAKO) en moyenne sur 5 champs au x40 (CFG)] et à IgG4 [nombre de cellules marquées par l’anticorps anti IgG4 (clone HP6025 ; Binding Site) en moyenne sur 5 CFG].
Résultats |
1/ Comparaison PAI+ vs témoins : les plasmocytes totaux étaient plus nombreux dans les biopsies gastriques (46 vs 5 ; p=0,02) des patients du groupe PAI+. Aucune différence n’était identifiée pour l’aspect endoscopique ou pour les plasmocytes à IgG4, quel que soit le segment considéré. 2/ Comparaison PAI+ vs MICI+/PAI− : Dans le côlon, l’aspect endoscopique était plus souvent pathologique (p=0,004) et les plasmocytes totaux (184 vs 83 ; p=0,02) et à IgG4 (11,2 vs 0,5 ; p=0,02) plus nombreux chez les patients du groupe MICI+/PAI−. Aucune différence significative n’était notée dans les autres sites biopsiques. 3/ Comparaison PAI+/MICI+ versus MICI+/PAI− : Aucune différence significative n’était notée sur l’ensemble des sites biopsiques pour l’aspect endoscopique, l’infiltration plasmocytaire globale et à IgG4.
Conclusion |
Les plasmocytes à IgG4 ne sont pas plus abondants chez les patients atteints de PAI que chez les témoins. En revanche, cette plasmocytose tissulaire est plus importante chez les patients atteints de MICI, avec ou sans PAI associée. Notre étude souligne que la recherche de plasmocytes à IgG4 dans les biopsies du tube digestif n’est probablement pas un examen utile pour aider au diagnostic de PAI. La signification de cette infiltration dans les MICI devra être approfondie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A217 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.