P.250 Traitement chirugical des insulinomes sporadiques : énucléation ou résection ? - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Les insulinomes sont des tumeurs sporadiques et bénignes dans plus de 90 % des cas dont l’incidence est de 4 par million. Le diagnostic est établi par un test de jeune de 72h qui démontre une hyperinsulinémie inappropriée à la glycémie. Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale soit par énucléation soit par résection pancréatique. Le but de notre travail a été de rapporter notre expérience dans la prise en charge des insulinomes sporadiques et notamment sur la localisation préopératoire des tumeurs et la morbidité comparée des techniques chirurgicales.
Patients et Méthodes |
Tous les patients (n=56) opérés d’un insulinome sporadique entre 1987 et 2007 (22 hommes, 34 femmes, âge moyen 51,4 ans (12-85)) ont été inclus prospectivement. Le poids moyen des malades était de 73,7kg (52-155) avec un IMC moyen de 26,4 (17,6-46,8). Les patients ont été séparés en deux groupes selon la technique chirurgicale utilisée : Résection pancréatique (n=29) ou Enucléation (n=27). Dans le groupe énucléation, les insulinomes étaient plus fréquemment localisés dans la tête du pancréas (16/27 vs 6/29, p=0,003), moins souvent malins (0/27 vs 4/29, p=0,13) et multiples (0/27 vs 3/29, p=0,2). Les interventions chirurgicales ont été réalisées par laparotomie (n=44) ou par voie laparoscopique (n=12).
Résultats |
Les explorations préopératoires ont permis de localiser la lésion dans 84 % (47/56) des cas. La sensibilitié de l’association tomodensitométrie multibarrette et échoendoscopie était de 96 % (22/23). La majorité des lésions de la tête ont été traitées par énucléation (16/22), celles du corps, par énucléation (n=8) ou par résection (n=7) et les lésions de la queue par pancréatectomie distale 16 fois sur 19. L’examen anatomopathologique a montré un insulinome isolé et bénin dans 88 % des cas, des insulinomes multiples dans 5 % et malins dans 7 % des cas. La taille moyenne des lésions bénignes était de 19,7 mm (8-50) et des malignes de 39 mm (30-65) (NS). La mortalité opératoire a été de 3,5 % (2/56), la morbidité globale de 36 % (20/56). Les trois complications principales étaient les fistules pancréatiques (26 %), les abcès intra-abdominaux (23 %) et les pancréatites postopératoires (5 %). 67 % des abcès étaient liés à une fistule pancréatique. Le séjour hospitalier moyen a été de 24 jours (7-108). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes. Dans le groupe résection, la mortalité a été de 7 % (2/29) et la morbidité de 34 % (10/29) (fistules 21 %, abcès 21 %, pancréatites 3 %). Dans le groupe énucléation, la mortalité a été nulle et la morbidité de 37 % (fistules 33 %, abcès 26 %, pancréatites 7 %). Avec un suivi moyen de 16 mois (5-136), 95 % (53/56) des malades étaient indemnes de récidive de l’hyperinsulinisme.
Conclusion |
Notre travail démontre que l’association tomodensitométrie multibarrette et échoendoscopie permet la localisation des lésions dans plus de 95 % des cas. L’énucléation des lésions ne réduit pas la morbidité postopératoire mais cette technique doit être privilégiée pour préserver le parenchyme pancréatique et éviter les résections pancréatiques majeures en cas de lésion céphalique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A173 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.