P.240 Comparaison des profils de méthylation de l’ADN dans les tumeurs endocrines iléales et pancréatiques : de nouvelles pistes moléculaires pour la compréhension des mécanismes de la tumorigenèse endocrine digestive ? - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Dans les tumeurs endocrines digestives sporadiques, des mutations d’oncogènes ou de gènes suppresseurs de tumeurs sont rarement observées. D’autres mécanismes moléculaires, notamment épigénétiques, doivent donc être recherchés. L’objectif de notre travail était d’analyser les profils de méthylation de plusieurs gènes cibles dans une série de tumeurs endocrines digestives et de les comparer en fonction de leur site d’origine.
Patients et Méthodes |
53 tumeurs endocrines digestives sporadiques ont été analysées : 32 de siège pancréatique (13 tumeurs bien différenciées, 19 carcinomes bien différenciés) et 21 de siège iléal (tous des carcinomes bien différenciés). Le statut de 13 gènes et loci a été évalué par la méthode MSP (Methylation Specific PCR, après traitement de l’ADN au métabisulfite de Na) appliquée à des échantillons tissulaires congelés.
Résultats |
Les deux gènes les plus fréquemment hyperméthylés dans les tumeurs examinées étaient HIC (hypermethylated in cancer) et RASSFA1, dans respectivement 94,3 et 73,5 % des cas, sans différence significative en fonction du site de la tumeur primitive ; ces deux gènes sont connus pour être fréquemment hyperméthylés dans de nombreux types de tumeurs. Quatre gènes impliqués dans la carcinogenèse colique étaient fréquemment hyperméthylés dans les tumeurs examinées : APC (36 %), DCC (36 %), UNC5H3 (23 %), et ECAD, codant pour la E-cadhérine (21 %). Trois de ces gènes, DCC, UNC5H3 et ECAD, étaient altérés de manière significativement plus fréquente dans les tumeurs iléales que dans les tumeurs pancréatiques (respectivement, 71 vs 15 %, 57 vs 3 %, et 38 vs 6 %, chi2 test, p<0,01). Contrairement aux cancers colorectaux de phénotype méthylé (CIMP), les tumeurs endocrines examinées ne présentaient que rarement des altérations des gènes et loci hMLH1, p16, MINT1, MINT2 et MINT31 (dans respectivement 0 %, 7,5 %, 1,8 %, 7,5 % et 13,2 % des cas). Enfin, les gènes MEN-1 et VHL n’étaient hyperméthylés dans aucune des tumeurs examinées. Il n’existait pas de différence statistiquement significative dans les profils de méthylation des gènes étudiés entre les tumeurs endocrines bénignes ou malignes du pancréas.
Conclusion |
Les tumeurs endocrines digestives sporadiques présentent des profils de méthylation différents en fonction de leur localisation, iléale ou pancréatique. Nos résultats suggèrent que plusieurs gènes déjà connus pour être impliqués dans la carcinogenèse épithéliale intestinale, comme DCC et UNC5H3, pourraient jouer un rôle dans la tumorigenèse endocrine iléale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A168 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.