CO.43 Histoire naturelle de la gastroentérite à éosinophiles - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La gastroentérite à éosinophiles (GEE) est une maladie rare dont l’histoire naturelle est mal connue [1,2]. Le but du travail a été de rapporter les caractéristiques cliniques et l’évolution à long terme des malades atteints de GEE suivis dans notre centre de 1992 à 2007.
Patients et Méthodes |
Dans une étude rétrospective sur dossiers, le diagnostic de GEE était porté sur les critères habituels [1] après exclusion des autres causes d’éosinophilie digestive. Les GEE étaient classés en forme muqueuse, musculeuse ou séreuse selon la classification de Klein [2]. Un questionnaire de suivi standardisé était rempli lors d’une consultation ou après contact avec le médecin traitant et/ou le malade.
Résultats |
Quarante et un malades atteints de GEE ont été recensés, 27 H et 14 F, d’un âge médian de 38 ans (16 - 70) au diagnostic. Des douleurs abdominales, une diarrhée, des nausées et/ou vomissements, une ascite, étaient les symptômes inauguraux les plus fréquents : 70, 48, 45 et 39 % des cas respectivement. Les autres symptômes révélateurs étaient plus rarement une dysphagie, une rectorragie et un ictère. Le délai médian entre les premiers symptômes et le diagnostic était de 1,5 ans (0,16 - 27). La GEE était muqueuse, séreuse et musculeuse dans, 44, 39 et 12 % des cas respectivement. L’atteinte, évaluée par des biopsies digestives étagées, était le plus souvent duodénale (63 %), iléale (45 %) et colique (66 %) plus rarement œsophagienne (20 %) et gastrique (32 %). Trois malades présentaient une atteinte duodéno-pancréatique se révélant par un tableau de pancréatopathie chronique. Une hyper-éosinophilie sanguine (> 500/mm3) était présente chez 31 malades (79 %) et une élévation des IgE chez 22 (66 %). Sur 27 malades traités (66 %), plus de la moitié (17) avait reçu une corticothérapie (1 mg/kg/j), 4 du chromoglycate et 6 des antihistaminiques. Après un suivi médian de 15 ans (1 - 27) trois profils évolutifs pouvaient être individualisés : 18 malades (44 %), (dont 9 étaient des formes séreuses) présentaient une poussée unique inaugurale sans récidive, 14 (36 %) présentaient des poussées entrecoupées de périodes de rémission (formes récurrentes) et 9 (21 %) une forme chronique continue. Trois malades étaient cortico-dépendants à une faible dose. Aucune transformation myéloproliférative n’était observée.
Conclusion |
La GEE se révèle par des symptômes digestifs variés en fonction de la forme histologique de la maladie. Elle se caractérise souvent par une évolution bénigne sans récidive. Cependant, plus de la moitié des malades présente un profil évolutif plus complexe marqué par des récidives imprévisibles, sensibles aux corticoïdes, et une évolution chronique chez plus d’un malade sur cinq.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A118 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.