Un homme de 49 ans, opéré à quatre reprises depuis l’âge de 19 ans d’une tumeur desmoïde de la cuisse droite étendue au creux poplité, bénéficia d’une chimiothérapie sur membre isolé perfusé (ILP) comportant une hyperthermie à 38,5°–39° et l’injection de 2mg de TNF alpha puis de 100mg de Melphalan. Elle se compliqua d’un œdème remontant à l’aine, et d’une atteinte du nerf fibulaire commun encore sévère dix mois plus tard. La procédure ILP expose à des complications locales parfois graves, dont font parties les atteintes tronculaires de fréquence mal connue (1 à 48 % des patients traités). Si cette procédure est d’un apport certain lorsque la résection est impossible sans sacrifice fonctionnel important, elle requiert un centre la pratiquant régulièrement, des progrès dans sa standardisation et une surveillance renforcée pour prévenir de graves complications locales, dont la physiopathologie doit être mieux appréhendée pour les éviter. L’intérêt d’une mesure en urgence de la pression des loges et d’une fasciotomie est soulevé.