Le cancer colorectal est une affection grave, fréquente et dont la mortalité reste élevée malgré les progrès thérapeutiques dans ce domaine. Ce cancer, très souvent précédé par une tumeur bénigne dont l'exérèse permet d'éviter la transformation cancéreuse, est curable à un stade précoce. Cette période pendant laquelle le cancer est guérissable ou évitable permet d'envisager son dépistage chez les sujets habituellement asymptomatiques. Le dépistage de masse s'adresse à cette population asymptomatique, de 50 à 74 ans (16 millions de personnes en France), dite « à risque moyen », représentant 85 % des cancers colorectaux. Parmi les nombreuses méthodes de dépistage disponibles, la réalisation du test Hémoccult^® II (tous les 2 ans) suivie de la coloscopie totale en cas de positivité est la seule stratégie ayant démontré son efficacité dans la réduction de la mortalité par ce cancer. Ce test ne doit pas être proposé aux sujets à haut risque de cancer colorectal qui doivent bénéficier d'un dépistage individuel par coloscopie. En France, le dépistage du cancer colorectal est organisé par une structure de gestion départementale. Le succès de ce programme de dépistage de masse dépend du taux de participation qui doit atteindre au minimum 50 % et de la réalisation de la coloscopie totale après chaque test positif. La principal inconvénient du test Hémoccult^® II est sa faible sensibilité ; c'est pourquoi plusieurs alternatives sont envisagées : tests immunologiques, méthodes endoscopiques et radiologiques, tests moléculaires. Ces nouvelles stratégies doivent être évaluées en population. Les tests immunologiques sont les candidats les plus avancés et devraient supplanter l'Hémoccult^® dans un avenir proche.