Potentiels évoqués en neurologie - 01/01/97
Service de neurologie fonctionnelle et d'épileptologie, hôpital neurologique, 59, boulevard Pinel, 69003 Lyon France
Résumé |
Depuis la seconde édition de ce chapitre en 1990, le champ des indications diagnostiques des potentiels évoqués en neurologie ne s'est pas profondément modifié. Cependant, face aux images anatomiques de plus en plus précises que lui fournit l'imagerie par résonance magnétique (IRM), le neurologue se pose quotidiennement la question de leur retentissement fonctionnel et le chirurgien celle des conséquences éventuelles de son intervention. Aussi entend-t-on souvent que les potentiels évoqués sont désormais des instruments du monitorage fonctionnel plus que des outils diagnostiques. Il est vrai que pour détecter les plaques de démyélinisation de la sclérose multiloculaire, le rendement de l'IRM est meilleur que celui des potentiels évoqués multimodalitaires. Ce constant n'implique pas pour autant qu'il soit devenu inutile d'authentifier l'organicité d'un symptôme subjectif au stade initial de cette affection par un enregistrement des potentiels évoqués. Il ne doit pas non plus conduire à se dispenser d'une évaluation fonctionnelle de la moelle lorsque la relation de causalité entre la sémiologie clinique et une image de rétrécissement du canal rachidien n'est pas convaincante. Dans cette situation, la technique des potentiels évoqués moteurs (PEM) par stimulation corticale et spinale est venue compléter celle des potentiels évoqués somesthésiques (PES) au cours de ces dernières années.
Si la définition générale d'un potentiel évoqué comme toute réponse neuronale survenant avec une latence fixe après une stimulation sensorielle reste intangible, la modélisation dipolaire à partir de la distribution en surface des champs de potentiel permet aujourd'hui de formuler des hypothèses plus précises quant à l'origine de ces réponses. La possibilité de localiser les sources des potentiels évoqués sur les images IRM rend caduque l'opposition entre la résolution spatiale des images anatomiques et la précision temporelle des signaux électrophysiologiques. Des techniques comme la magnétoencéphalographie (MEG), qui, en raison de leur coût, appartiennent pour longtemps au champ de la recherche, ont beaucoup contribué à la fusion des représentations anatomiques et fonctionnelles.
L'explosion des sciences cognitives retentit sur le développement des potentiels évoqués endogènes, mais les applications diagnostiques sont peu nombreuses. Il reste que les potentiels évoqués contribuent à l'analyse des processus cognitifs avec une précision temporelle qui reste bien au-delà des possibilités de l'imagerie métabolique, et supérieure à celle de l'IRM fonctionnelle.
Les principes et méthodes de l'enregistrement des potentiels évoqués ne sont pas détaillés dans ce chapitre, le lecteur trouvera dans les ouvrages et articles de revue cités en référence les détails techniques relatifs au recueil de ces signaux ainsi que l'importante bibliographie actuellement disponible sur les potentiels évoqués et leurs applications [1 , 19 , 22 , 24 , 30 , 31 , 38 , 63 , 90 , 111 , 124 , 133 , 140 , 146] .
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