P4-5 Quand le zèbre perd ses rayures… Les effets d’amorçage sémantique dans la maladie d’Alzheimer et la démence sémantique - 13/11/09
Résumé |
Introduction |
Aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer (MA), les patients présentent des effets d’amorçage sémantique (EAS) anormaux supérieurs à ceux des témoins (hyperamorçage) lorsque l’amorce et la cible entretiennent une relation de coordination (Giffard et al., 2002). Ce phénomène transitoire suggère que la dégradation de la mémoire sémantique concerne d’abord les attributs permettant de distinguer des concepts proches sémantiquement, hypothèse que nous avons voulu tester ici. Parallèlement, l’étude des EAS dans la démence sémantique (DS) qui constitue un modèle d’étude de la dégradation de la mémoire sémantique a fait l’objet de peu de travaux.
Matériel/Méthode |
Nous avons construit un paradigme d’amorçage sémantique utilisant des liens de coordination proche (tigre/lion) et éloignée (crocodile/girafe) et des liens d’attribution en distinguant des attributs communs (canard/ plumes) et distinctifs (zèbre/rayures). Ce paradigme et des épreuves explicites de mémoire sémantique (dénomination d’images, catégorisation et questions spécifiques) ont été proposés à 30 sujets contrôles, 16 patients MA (MMSE = 25,4±2,6) et 8 patients DS (MMSE = 24,9±2,1) aux premiers stades de la maladie.
Résultats |
Les épreuves explicites de mémoire sémantique confirment l’atteinte légère de la mémoire sémantique dans les deux groupes de patients, les patients DS ayant une atteinte plus marquée. A ce stade de dégradation sémantique, les patients MA présentent une altération des EAS uniquement dans la condition attributs distinctifs. Les patients DS ne présentent pas d’EAS dans les conditions d’attribution alors qu’ils présentent un hyperamorçage dans les conditions de coordination, celui de la condition coordonnés proches étant supérieur à celui de la condition coordonnés éloignés.
Conclusion |
Nos résultats confirment que des déficits sémantiques sont présents dès le début de la MA affectant en premier lieu les attributs distinctifs des concepts. Avec l’avancée de la dégradation sémantique, les attributs communs seraient affectés à leur tour comme chez les patients DS. Cette perte progressive des attributs des concepts entraînerait des confusions entre les concepts les plus proches sémantiquement provoquant le phénomène d’hyperamorçage. Cette dynamique de la dégradation sémantique s’accorde avec les conceptions connexionnistes de la mémoire sémantique et doit être prise en considération lors de l’évaluation de ce système de mémoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 165 - N° 10S1
P. 96 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.