P4-1 Le manque du nom propre est prédictif du MCIa chez les sujets qui ont une plainte mnésique - 13/11/09
Résumé |
Introduction |
Les troubles de la mémoire épisodique sont caractéristiques de la maladie d’Alzheimer (MA) et se retrouvent dès le stade prédémentiel (MCI). Il est reconnu que la mémoire sémantique est également touchée dans la MA et le MCI : les patients MCI amnésiques (MCIa) peuvent souffrir d’une défaillance précoce de la connaissance des personnes célèbres (Estévez et Gonzalez, 2004). Aussi, un test de dénomination de personnes célèbres apparaît être un indicateur sensible des troubles de mémoire sémantique. Notre étude a pour but de mettre en évidence le manque du nom propre chez les sujets MCIa et de savoir si ce manque du nom est dû à une difficulté d’accès lexical.
Matériel/Méthode |
Un test informatisé de Dénomination de Personnes Célèbres Françaises (DPCF) constitué de 20 photos a été mis au point. Ce test permet de calculer un score total sur 80 et un score de dénomination échouée sur 20. il a été proposé à 122 sujets répartis en 4 groupes : contrôles normaux (CN), sujets ayant une plainte mnésique isolée (MCI subjectif), sujets MCIa et sujets MA. Trois indices leur sont proposés pour récupérer le nom propre : l’indice contextuel (photo en contexte), l’indice du prénom et l’indice phonologique.
Résultats |
Une courbe ROC a été établie entre le score de rappel total au RL/RI 16 et le score total du DPCF. Cette corrélation montre une sensibilité à 0.8 et une spécificité à 0.7 (pour un cut-off à 20). En comparant les résultats intergroupes, il en ressort qu’il existe une différence significative (p = 0,0049) au score moyen de dénominations échouées entre les sujets MCIs et les sujets MCIa. Ainsi, avec le DPCF, le manque du nom propre chez les sujets MCIa et la plainte mnésique isolée exprimée par les sujets MCIs sont mis en évidence. Pour chaque groupe, l’indice du prénom est le plus efficace. Cependant, on ne peut pas affirmer que le manque du nom propre chez les sujets MCIa est réellement dû à une difficulté d’accès lexical : il n’y a pas de différence significative entre les groupes.
Conclusion |
Le DPCF, facile et écologique, bien corrélé au RL/RI 16, a toute sa place dans les outils de dépistage dans le cadre de la plainte mnésique, (MCIs) des troubles cognitifs objectifs (MCIa) prédictifs d’une MA. Le suivi dans le cadre d’une constitution de cohorte d’un groupe de MCIa permettrait d’analyser s’il y a une perte sémantique sous-jacente à l’anomie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 165 - N° 10S1
P. 94 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.