P4-19 L’inhibition cognitive participe-t-elle aux conduites suicidaires chez le sujet âgé ? - 13/11/09
Résumé |
Le suicide d’une personne âgée pose toujours question : à des familiers prématurément endeuillés, aux épidémiologistes qui tentent d’individualiser des facteurs de risque spécifiques à cette population, à la société qui idolâtre la jeunesse mais malmène les vieillards plus souvent qu’elle ne les honore.
Objectif |
Le suicide constitue un problème de santé publique en France avec plus de 10000 décès chaque année, dont 30% chez les plus de 64 ans. La participation d’un dysfonctionnement neuropsychologique concomitant chez le sujet âgé suicidant a été évoquée. Notre objectif était de réaliser une revue systématique des données publiées qui ont examiné la place des fonctions de l’inhibition cognitive dans le déterminisme des conduites suicidaires (tentatives de suicide et idées suicidaires) chez le sujet âgé.
Méthode |
La revue de littérature anglaise et française a été faite par Medline, sur la période 1970-2008 inclusivement, en utilisant les mots-clés [MESH] “suicide”, “neuropsychological functions”, “neuropsychological tests”, “cognitive function” et les mots-clés [TIAB] “executive functioning”, “executive function”, “executive performance”. Le critère d’exclusion était un âge inférieur à 60 ans.
Résultats |
Nous avons sélectionné 6 articles sur la période de recherche (études transversales, 57 à 244 sujets, 42 à 78% d’hommes, de 60 à 86 ans). Les sujets âgés suicidants ou suicidaires présentaient, par rapport à des sujets sans conduites suicidaires, un syndrome dysexécutif et un déficit de l’inhibition cognitive (test de Hayling, de Stroop et Go-noGo avec davantage de phénomènes d’anticipation et d’erreurs de persévérations). Ils présentaient aussi des difficultés dans la génération d’information (diminution de la fluence verbale), une moins bonne flexibilité conceptuelle lors du test de Wisconsin avec des difficultés à maintenir une catégorie et à générer des concepts.
Conclusion |
Il existe des arguments en faveur d’une association entre le défaut d’inhibition cognitive et le comportement suicidaire du sujet âgé. L’évaluation des fonctions exécutives et de l’inhibition cognitive devrait être intégrée aux stratégies de prévention du suicide dans cette population.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 165 - N° 10S1
P. 103 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.