Au travers d’une étude sur l’évaluation de la santé perçue d’une population au travail de la région Nord-Pas-de-Calais, notre objectif est de valider l’utilisation du questionnaire MOS SF-36 pour des enquêtes en milieu de travail.

Ce questionnaire a été proposé à 4476 salariés de la région Nord-Pas-de-Calais suivis par des services médicaux « autonomes », entre le 1^er septembre 2007 et le 31 mars 2008 au cours de la visite médicale périodique. Il comporte 36 questions permettant d’évaluer, sous-forme de scores de 0 à 100, huit dimensions de la santé perçue. Deux scores résumés sont également établis, l’un correspondant à la santé physique (PCS), l’autre à la santé mentale (MCS). Les données sont analysées par dimension, des modèles multivariés logistique et linéaire sont construits afin d’évaluer les déterminismes de la santé physique et mentale à partir des variables personnelles et professionnelles renseignées par le questionnaire d’étude.

Nos résultats montrent que la santé physique dépend de facteurs personnels comme l’avancée en âge ou l’obésité et de facteurs professionnels tels que le fait de travailler en horaires postés et dans le secteur production. Les métiers « physiques » (ouvrier ou agent de maintenance) constituent également des facteurs de risque. De plus, la présence de troubles anxiodépressifs accentue ce risque.

Concernant la santé mentale, les femmes se montrent plus « à risque », de même que les sujets présentant des difficultés physiques. De plus, travailler dans le secteur commercial ou industriel sous-contrainte de temps et le travail en horaire posté constituent des facteurs de risque de mauvaise santé mentale, alors que travailler en horaire de nuit fixe semble bien toléré.

Nos données apparaissent cohérentes avec celles trouvées dans la littérature nationale et/ou internationale. Nous constatons que ce questionnaire est largement utilisé de par le monde en évaluation de la santé au travail, mais l’est peu en France, où les chercheurs emploient souvent des questionnaires construits spécifiquement pour leurs travaux.

Through a survey on perceived health in a sample of working population of the “Nord-Pas-de-Calais” region, our objective is to validate the use of the MOS SF-36 questionnaire for carrying out health studies among working populations.

We proposed this questionnaire to 4476 workers during the periodical medical check between 1st of September 2007 and 31st of March 2008.

This test is a 36 question questionnaire evaluating 8 health dimensions by a score from 0 to 100. Two summarised scores were also calculated: a physical component summary (PCS) and a mental component summary (MCS). The data were analysed for each dimension, logistic and linear multivariate models were build from the personal and occupational data collected by the questionnaire.

Our results show that the physical health depends on personal characteristics as aging or obesity and on occupational factors as working in shiftwork and in manufacturing. The “physical” occupations, as to be a worker or to work in maintenance area, also constitute risk factors. Furthermore, to be depressed or anxious enhances this risk. Concerning mental health, female gender constitutes a risk factor to have psychological health problems. As well, to be sales and marketing people or to work in the manufacturing industry with time constraint or in shiftwork constitutes risk of bad mental health. While working in fixed night shift seems to be well put up with.

Our data seem to be consistent with those found in the national or international literature. We observe that MOS SF-36 is widely used in the whole world for occupational health surveys but not in France where searchers often use questionnaires specifically designed for their studies.