Physiologie de la douleur - 01/01/87
INSERM, Unité de recherches de neurophysiologie pharmacologique. 2, rue d'Alésia, 75014 Paris France
Résumé |
Le terme de douleur est utilisé pour désigner des expériences psychologiques variées, allant de celles évoquées dans des conditions expérimentales chez des individus sains, à celles observées dans des conditions pathologiques aiguës et chroniques. On distingue généralement trois composantes dans tout phénomène douloureux : une composante sensoridiscriminative qui se réfère à notre capacité d'analyser la nature (brûlure, piqûre, etc.), la localisation, l'intensité et la durée du stimulus, une composante motivationnelle qui affecte toute perception douloureuse d'un caractère désagréable, une troisième composante cognitive et évaluative impliquée dans les phénomènes d'anticipation, d'attention, de suggestion, d'expérience antérieure. Ces processus sont par ailleurs capables d'agir sur la composante sensoridiscriminative et/ou la composante motivationnelle par l'intermédiaire de différents systèmes de contrôle.
Nous considérerons uniquement ici les données essentielles relatives à la physiologie de la nociception. Ce terme découle des conclusions de Sherrington relatives aux stimulations capables de menacer l'intégrité de l'organisme. Chez l'animal, ces stimulations induisent diverses réponses réflexes et des comportements plus ou moins élaborés. Chez l'homme, la sensation induite par ces mêmes stimulations est souvent considérée comme une douleur aiguë, ce qui rend difficile la délimitation d'une frontière précise entre concepts de nociception et de douleur. Néanmoins, on distingue classiquement la douleur aiguë, dont la finalité biologique d'alarme et de sauvegarde la rapproche de la nociception, et la douleur chronique, liée ou non à une lésion du système nerveux central ou périphérique qui, par sa durée, constitue en plus une agression sévère affectant la personnalité de l'individu.
Nous considérerons successivement les mécanismes périphériques et spinaux de la nociception, les faisceaux ascendants et les structures supraspinales impliquées. Nous insisterons particulièrement sur les systèmes de contrôle qui modulent la transmission des messages nociceptifs au niveau de la corne dorsale de la moelle. En effet, comme nous le verrons, la mise en évidence de ces systèmes a eu des répercussions cliniques importantes pour le traitement des douleurs rebelles.
Plan
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