Les couples de frottement dur-dur peuvent imposer une modularité acétabulaire, pour laquelle le polyéthylène est fréquemment utilisé comme pièce d’interposition (sandwich). Cependant, les différences de module d’élasticité rendent incertaine la fixation de l’insert. Le but de ce travail était de rapporter un cas bilatéral de dessertissage entre l’insert métallique et le sandwich de polyéthylène d’un couple métal-métal. Une arthroplastie bilatérale en deux séances à quatre mois d’intervalle était pratiquée chez une femme de 53ans pour une nécrose après corticothérapie. Les prothèses comportaient un pivot sans ciment, une cupule hémisphérique impactée dans laquelle était placé un sandwich de polyéthylène avec un insert métallique (Sikomet™). Trois ans plus tard, elle consultait en raison d’un bruit anormal sur la hanche droite et la radiographie était jugée normale. Trois mois plus tard, elle consultait de nouveau devant la persistance du bruit. Une dissociation entre l’insert métallique et le sandwich de polyéthylène était alors diagnostiquée, motivant un changement acétabulaire au profit d’un couple métal-polyéthylène. Après des suites simples, la patiente décrivait quatre mois plus tard la même complication à gauche, motivant la même révision. Au cours des reprises, une ostéolyse secondaire à une métallose était constatée, justifiant dans les deux cas une synovectomie et une allogreffe acétabulaire de comblement. Les suites opératoires ont été émaillées à gauche de trois luxations sur neuf mois, traitées orthopédiquement sans récidive. Il s’agit du premier cas bilatéral de dessertissage quasiment simultané décrit entre un insert dur-dur et un sandwich de polyéthylène. Ce cas bilatéral implique un défaut de fixation de l’insert dans le polyéthylène. Cette observation rappelle que tout bruit anormal sur un couple de frottement dur-dur doit faire rechercher une complication mécanique (dessertissage, fracture d’implant…) et confirme la nécessité de surveillance des arthroplasties et l’importance de la sémiologie radiographique. La faible teneur en carbone du couple Sikomet™ peut être incriminée dans cet échec par l’augmentation du couple de friction, et par la métallose déjà observée dans la littérature avec ce modèle d’implant.