Traitement chirurgical des chondrosarcomes pelviens. À propos de 59 cas - 20/10/09
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Le chondrosarcome (CS) est une tumeur osseuse primitive maligne à différenciation cartilagineuse. Le seul traitement est la résection chirurgicale carcinologique car les traitements adjuvants habituels sont inefficaces. Cette localisation entraîne des difficultés techniques spécifiques pour l’exérèse et la reconstruction. L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats carcinologiques et fonctionnels de l’amputation inter-ilio-abdominale et de la chirurgie conservatrice. Nous avons étudié rétrospectivement 59 cas de CS du bassin pris en charge dans notre service entre 1968 et 2003. Les données démographiques, anatomopathologiques, chirurgicales et la survie ont été étudiées. La survie a été estimée avec l’estimateur de Kaplan-Meier et la méthode des incidences cumulées. Une analyse multivariée a été utilisée pour identifier un ensemble de variables indépendamment pronostiques. Il y avait 33 hommes et 26 femmes, de 48 ans d’âge moyen. La durée moyenne de suivi était de 94 mois. Onze patients avaient un CS de grade 1, 36 de grade 2, cinq de grade 3 et sept dédifférenciés. Onze patients ont eu une désarticulation inter-ilio-abdominale, 48 ont eu une chirurgie conservatrice. Des marges saines ont été obtenues chez 46 patients (78 %). Dix-huit patients (31 %) ont eu une récidive locale et 12 (20 %) ont eu des métastases. Au dernier recul, 30 patients (51 %) étaient vivants sans signe de récidive. Vingt-trois patients (39 %) sont décédés de la maladie. L’analyse multivariée a montré que des marges envahies sont associées à une augmentation du taux de récidive locale. Un grade tumoral élevé est corrélé avec l’apparition de métastases. Ces deux facteurs ainsi que l’atteinte du cotyle sont corrélés avec une diminution de la survie. La fonction était meilleure chez les patients traités par chirurgie conservatrice et parmi eux ceux dont la zone périacétabulaire était indemne. Notre étude confirme que la qualité des marges de résection est le facteur pronostique majeur tant pour le contrôle local que pour la survie. La récidive locale est un facteur pronostique péjoratif pour la survie et est corrélée à la qualité des marges de résection. La localisation périacétabulaire du CS (zone 2) apparaît comme un facteur de mauvais pronostic oncologique car l’obtention de marges saines dans cette localisation est particulièrement difficile. L’amputation inter-ilio-abdominale n’a pas fait la preuve de sa supériorité concernant la qualité des marges de résection ou la survie par rapport à la résection. Mais la résection garantit un meilleur résultat fonctionnel. Les CS de la ceinture pelvienne restent de plus mauvais pronostic que les CS périphériques car le facteur pronostic essentiel est la qualité des marges de résection. Cette localisation, et en particulier la zone périacétabulaire, pose des problèmes techniques difficiles lorsqu’une chirurgie conservatrice est envisagée. Les différentes techniques d’imagerie doivent aider à apprécier au mieux l’extirpabilité de la tumeur. Il ne faut se résoudre à l’amputation inter-ilio-abdominale que chez des patients non métastatiques et dont la tumeur ne semble pas pouvoir être enlevée avec la garantie de marges saines ou pour lesquels les conditions locales ne permettent pas d’espérer une reconstruction de bonne qualité.
Niveau de preuve : IV.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chondrosarcome, Bassin, Chirurgie
Plan
Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 95 - N° 6
P. 491-499 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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