Maladie des chaînes alpha - 05/10/09


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Résumé |
La maladie des chaînes alpha (MC⍺) concerne préférentiellement les adultes jeunes des pays en voie de développement. Elle atteint le système des immunoglobulines A (IgA) exocrines des muqueuses, principalement celui de l'intestin grêle et des ganglions de drainage. L'infiltration par des cellules lymphoïdes est diffuse sur le grêle et parfois d'autres sites du système des IgA exocrines. Elle évolue d'un stade plasmocytaire de faible degré de malignité à un lymphome immunoblastique de haute malignité, avec asynchronisme du stade histologique d'un territoire à l'autre. Il existe souvent, au stade plasmocytaire, un contingent de cellules centrocytiques-like et des lésions lymphoépithéliales, comme dans les lymphomes de la zone marginale du mucosa-associated lymphoid tissue (MALT). Le tableau clinique est en règle celui d'une diarrhée chronique avec malabsorption et entéropathie exsudative, avec survenue tardive possible de masses abdominales et de signes obstructifs. Le diagnostic repose sur l'endoscopie duodénojéjunale qui permet des biopsies dont l'étude immunohistochimique montre une infiltration cellulaire synthétisant des chaînes lourdes alpha sans chaînes légères. La protéine de la maladie des chaînes alpha est presque toujours présente dans le sérum, souvent en faible quantité, et est mise en évidence par l'immunosélection et l'immunoélectrophorèse combinées. Elle est faite du fragment FC remanié et tronqué et de la chaîne lourde alpha, et est dépourvue de chaînes légères. Les études de biologie moléculaire sur cellules tumorales ont confirmé l'existence d'un acide ribonucléique messager des chaînes alpha tronqué, sans domaine VH ni CH1. Cette anomalie résulte d'altérations génomiques complexes, incluant délétions, mutations et insertions. La maladie est le fait d'une stimulation antigénique chronique d'origine infectieuse qui aboutit à la prolifération anarchique de cellules anormales qui échappent au rétrocontrôle normal par les cellules lymphoïdes. Récemment, la découverte par polymerase chain reaction de la présence de Campylobacter jejuni dans les lésions du grêle a renforcé cette hypothèse d'un lien causal entre infection et prolifération tumorale, comme dans le lymphome gastrique, et Helicobacter pylori. Le traitement, guidé par un bilan soigneux, repose au stade de bas grade sur l'antibiothérapie orale (40 % de rémission complète) et, en cas d'échec de celle-ci et d'emblée en cas de grade intermédiaire ou élevé de malignité, sur la polychimiothérapie (63 % de succès). La maladie des chaînes alpha représente la grande majorité des cas de maladie immunoproliférative de l'intestin grêle (immunoproliferative small intestinal disease : IPSID), mais doit être distinguée de formes sécrétant une chaîne lourde γ ou une IgA polyclonale et surtout de lymphomes B extensifs du grêle de type MALT sans présence d'immunoglobuline anormale dans le sérum.
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