Épidémiologie des maladies rénales - 01/01/97
Unité 155 Inserm, génétique épidémiologique, Château de Longchamp, Bois de Boulogne, 75016 Paris France
Unité 170 Inserm, recherches épidémiologiques et statistiques sur l'environnement et la santé, hôpital Paul Brousse, 94800 Villejuif France
Service de néphrologie, hôpital La Beauchée, 22000 Saint-Brieuc France
Résumé |
Résumé. - L'approche épidémiologique des maladies rénales demeure encore insuffisamment développée. Les principaux obstacles à la réalisation d'études épidémiologiques sont la rareté de ces maladies et les difficultés d'identification des cas à un stade précoce.
La première partie de ce chapitre concerne l'insuffisance rénale. Les données épidémiologiques sur l'insuffisance rénale aiguë et l'insuffisance rénale chronique sont rares. L'essentiel des données épidémiologiques sur l'insuffisance rénale terminale est fourni par l'enregistrement systématique des patients nécessitant un traitement de suppléance (dialyse périodique et/ou transplantation) organisé dans de nombreux pays industrialisés depuis plus de 20 ans. Quoique différant par l'exhaustivité et la qualité de l'information, les registres permettent d'étudier l'incidence, la prévalence et les variations temporospatiales de la fréquence de l'insuffisance rénale terminale et des maladies rénales qui en sont à l'origine. En France en 1992, la prévalence de l'insuffisance rénale terminale traitée était de 409 par million d'habitants (pmh). L'incidence a augmenté de 43 pmh en 1980 à 74 pmh en 1992. Cette augmentation est en rapport avec celle des néphropathies glomérulaires (10 et 15 pmh), vasculaires (5 et 14 pmh) et diabétiques (3 et 10 pmh) alors que l'incidence des autres néphropathies demeure stable. En 1992, l'incidence et la prévalence en France étaient inférieures de plus de la moitié aux valeurs observées aux États-Unis et au Japon, mais supérieures à celles notées en Australie. Aux États-Unis comme au Japon, c'est le diabète qui apparaît comme la première cause d'insuffisance rénale terminale.
La seconde partie concerne les pathologies les plus fréquemment cause d'insuffisance rénale. En dehors d'études portant sur les complications rénales du diabète, les études épidémiologiques concernant les autres types de néphropathies sont encore rares pour différentes raisons. Dans les pays industrialisés, la néphropathie à immunoglobuline A (IgA) est la plus fréquente des néphropathies glomérulaire, mais le fait que le diagnostic du type de néphropathie glomérulaire repose sur la biopsie rénale est un obstacle à la réalisation de travaux épidémiologiques sur ces néphropathies. La comparaison de données sur les néphropathies vasculaires est obscurcie par la confusion actuelle dans la terminologie. Enfin, parmi les néphropathies héréditaires, c'est essentiellement la polykystose rénale autosomique dominante qui a été étudiée.
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