On ne sait pas si la prescription d’un régime pauvre en sodium permet de limiter l’augmentation des chiffres tensionnels chez les patients recevant une corticothérapie systémique.

Étude monocentrique, croisée, la première période de régime sodé (<3g/j ou >6g/j) étant tirée au sort, proposée à des patients débutant une corticothérapie systémique et ayant une pression artérielle avant traitement inférieure ou égale à 159/99mmHg. Des données démographiques et cliniques étaient relevées à l’inclusion, puis chaque période de régime sodé durait trois semaines. La pression artérielle de chaque patient était relevée au terme de chacune de ces périodes. Par ailleurs, il était demandé aux patients de remplir durant une semaine de chaque période un semainier alimentaire. Ces semainiers étaient analysés par une diététicienne qui calculait les apports sodés et caloriques moyens de chaque patient au cours de chaque période. La relation entre apports sodés et variation des chiffres de pression artérielle était évaluée grâce à des modèles mixtes.

Entre juin 2006 et juin 2008, 49 patients ont été inclus, 24 dans le groupe 1 (période 1=sel<3g/j ; femmes : 63 % ; âge moyen : 56±21 ans ; posologie initiale moyenne de prednisone : 54±19mg/j) et 25 dans le groupe 2 (période 1=sel>6g/j ; femmes : 56 % ; âge moyen : 60±19 ans ; posologie initiale moyenne de prednisone : 56±16mg/j). Les apports sodés moyens des deux groupes étaient respectivement de 2,5±1,8 et 9,3±1,9g/j pour la période 1 et de 7,8±3,2 et 3,8±2,9g/j pour la période 2. Les variations des chiffres de pression artérielle n’étaient pas significativement associées aux apports sodés ou au groupe de randomisation. Il n’y avait pas d’effet ordre. Cinq patients (2 patients du groupe 1 et 3 patients du groupe 2) avaient une pression artérielle systolique supérieure d’au moins 20mmHg par rapport à leur pression artérielle systolique initiale après six semaines de traitement.

À court terme, les apports sodés ne semblent pas influencer les variations des chiffres de pression artérielle des patients débutant une corticothérapie systémique.

It is unknown if the level of dietary-sodium intake influences blood pressure in patients receiving systemic corticosteroids.

Randomized, single centre, crossover trial involving patients starting systemic corticosteroid therapy and having initial blood pressure less or equals to 159/99mmHg. The first period of sodium regimen was randomized (<3g/j versus >6g/j) and each period of sodium regimen lasted 3 weeks. No washout period was performed. Blood pressure was recorded for each patient at inclusion and after 3 weeks and 6 weeks. Moreover, all patients were asked to record on a standardized questionnaire everything they ate during 1 week of each period regimen. Questionnaires were analysed by a dietician for mean daily energy and sodium intakes during each period. Mixed models were used to estimate the relationship between sodium intake and blood pressure variations.

Between June 2006 and June 2008, 49 patients were randomized, 24 in group 1 (first period regimen=salt <3g/day; women: 63%; mean age: 56±21 years; baseline prednisone dosage: 54±19mg/day) and 25 in group 2 (first period regimen=salt >6g/day; women: 56%; mean age: 60±19 years; baseline prednisone dosage: 56±16mg/day). Mean daily salt intakes were 2.5±1.8 and 9.3±1.9g/day during the first period and 7.8±3.2 and 3.8±2.9g/day during the second period, respectively for group 1 and group 2. Blood pressure variations were not significantly associated with daily salt intakes or with randomisation group. No order effect was evidenced. By comparison with baseline, systolic blood pressure increased by greater than 20mmHg at week 6 in five patients (2 in group 1 and 3 in group 2).

At short-term, sodium intake does not seem to influence blood pressure variations in patients starting systemic corticosteroids therapy.