Nous présentons notre expérience concernant une technique d’endartériectomie pour maladie occlusive ilio-fémorale, consistant à extraire le séquestre athéromateux par manipulation externe de l’artère (expression). Une revue rétrospective des patients opérés consécutivement par endartériectomie ilio-fémorale par expression (EIFE) au sein de deux unités de chirurgie vasculaire entre 1998 et 2006 a été réalisée. La perméabilité primaire et secondaire, le taux de sauvetage de membre ainsi que la survie furent déterminés suivant les méthodes de Kaplan-Meier. Cinquante-huit EIFEs furent réalisées avec succès chez 54 patients (36 hommes, 18 femmes, d’âge médian 66 ans) qui s’étaient présentés avec une ischémie critique (n = 23), une claudication (n = 29), ou bien pour la cure chirurgicale d’un anévrysme aortique (n = 6). Le suivi moyen était de 17 mois (range, 1-69). Au cours de cette période, six patients (tous de sexe masculin, d’âge médian 64 ans) eurent un pontage prothétique lorsque l’état des artères iliaques n’était pas compatible avec la réalisation d’une endartériectomie du fait d’une hypoplasie, ou de calcifications majeures. La perméabilité primaire cumulée à deux ans de l’EIFE était de 95%, la perméabilité secondaire était de 100%, le taux de sauvetage de membre était de 98,5%, et la survie était de 73%. Cette adaptation technique de l’endartériectomie iliaque est relativement simple et sure. Elle permet d’éviter la mise en place d’une prothèse et offre une solution durable chez la majorité des patients atteints d’occlusion ilio-fémorale.