La médecine dans la cuisine : de la diététique à l’éthique - 18/06/09


pages | 6 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Platon nous met en garde contre la confusion entre cuisine et diététique, justifiant ainsi le paternalisme médical, pendant que la tradition hippocratique considère la cuisine comme une médecine préventive. Ces questions reviennent de nos jours à propos de l’observance des recommandations hygiénodiététiques et des dérives que sont les comportements de restriction et d’orthorexie. Il semble qu’un compromis de nature hédoniste soit nécessaire avec la prise en compte du goût dans la prescription, toutefois insuffisant pour modifier une problématique du devoir et de la transgression. Une représentation de la maladie chronique comme limitation de la puissance de la vie permettrait de la dépasser. À cet effet, la distinction nietzschéenne entre malade et maladif, où la maladie se révèle être un critère des valeurs, apparaît fructueuse. Dans cette perspective, la personne malade peut, pour éviter une perte de son pouvoir-être, accepter une stratégie du détour, passant par une pratique à la fois prudente et normative, à contre-courant d’une autopunition. Néanmoins, une contradiction peut apparaître entre la rationalité médicale et la personne malade, en réponse à une question éminemment éthique, celle de son mode de vie. Un recours à la philosophie stoïcienne, qui intègre le sens de la mesure comme celui de l’exception, peut nous aider à dépasser cette contradiction.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Platon warned us against confusing food and diet, justifying medical paternalism. On the other hand, Hippocrates traditionally considered that eating is an act of preventive medicine. These philosophical questions arise again in our modern world concerning the way we abide by guidelines for good health and diet. They are also of importance when considering deviant behavior such as restrictive food intake or orthorexia. A hedonistic compromise appears to be needed, with the prescriber taking into account the tastes of the “patient”. Such a compromise would nevertheless be insufficient to modify the problematic of duty and transgression. A representation of chronic disease seen as a limitation of the power of life might overcome the dilemma. For this purpose, a Nietzschean distinction between sick and sickly, where sickness becomes a value criterion, offers a fruitful perspective. To avoid loosing the power of life, the sick person can accept a detour, via a prudent and normative practice, around self-punishment. A contradiction can nevertheless persist between medical rationality and the sick person’s practices, responding to the eminently ethical issue of lifestyle. Stoicism, accepting both the reasonable and the exceptional, could be helpful in overcoming this contradiction.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Diététique, Éducation, Observance, Normativité, Valeurs
Keywords : Diet, Education, Adherence, Normative, Values
Plan
Vol 6 - N° 2
P. 86-91 - juin 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?